: Reportage Covid-19 : à Liverpool, des militaires en renfort pour tester les habitants
Le gouvernement britannique a lancé une opération massive de tests dans la ville de Liverpool, mobilisant notamment 2 000 soldats. Depuis quatre jours, les files d'attentent s'étirent devant les centres de dépistage du coronavirus. Un début très encourageant.
Devant un club de tennis de Liverpool, au nord de l'Angleterre, Lauren attend de se faire tester. Masquée, cette trentenaire observe les militaires qui ont pris possession des lieux dans le cadre d'une grande campagne de dépistage du Covid-19. Une scène a priori bizarre : "Il y a quelques mois j’aurais trouvé ça très étrange. Aujourd’hui, je ne dirais pas que c’est normal mais je m’y fais, j’imagine".
Le soldat Oldfield est arrivé il y a moins d’une semaine, sans aucune formation médicale. Le voilà aujourd’hui au cœur de cet imposant dispositif.
Au début, j’étais stressé, je n’avais jamais fait ça mais depuis qu’on est arrivés tout se passe très bien.
soldat Oldfieldà franceinfo
À l’intérieur, sur les courts de tennis couverts, Paul 73 ans, suit la procédure que lui indique un soldat en uniforme : "Tout ce que vous devez faire maintenant, c’est ouvrir l’emballage de l’écouvillon". Le septuagénaire s’exécute dans un petit box de quatre mètres carrés. "Et vous allez le mettre au fond de votre gorge puis le frotter trois fois de chaque côté… C’est désagréable, si ça vous donne des haut-le-cœur ou si ça vous fait tousser, c’est que vous le faites bien", indique le militaire. Paul toussote et a les yeux humides mais il est satisfait : "C’est fait. C’est bien organisé. Dix minutes et c’est réglé. Épatant".
2 000 soldats sont mobilisés à Liverpool pour deux semaines au moins et d’après le caporal suppléant Hughes, le contact passe bien avec la population. "Quand ils arrivent, on parle, on rigole. On vient tous du coin, on aime bien discuter", confie-t-il en souriant.
Parfois on se fait reprendre parce qu’on discute trop.
caporal suppléant Hughesà franceinfo
Une fois l’écouvillon récupéré, les militaires le trempent dans quelques gouttes de réactif puis ils attendent de voir apparaître un marqueur, un peu comme un test de grossesse. Le résultat est envoyé par sms ou par mail, si besoin même par un coup de fil. Le résultat c’est ce que Suzanne attend désormais : "Nous sommes face à une pandémie alors essayons de la ralentir pour la garder sous contrôle".
Selon le maire de Liverpool, en trois jours, plus de 23 000 personnes ont été testées. Encourageant mais on est encore loin des 500 000 espérés.
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