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Policiers plus nombreux sur le terrain, amendes forfaitaires, budget : ce qu'il faut retenir des annonces de Macron sur la sécurité

A quelques mois de la présidentielle, Emmanuel Macron a multiplié, lundi, les annonces sur la sécurité lors d'un déplacement à Nice.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président de la République, Emmanuel Macron, le 10 janvier 2022, à Nice (Alpes-Maritimes). (DANIEL COLE / AFP)

Une hausse du budget, des effectifs supplémentaires sur le terrain, la généralisation des amendes forfaitaires… A quelques mois de la présidentielle, le président de la République, Emmanuel Macron, a multiplié, lundi 10 janvier, les annonces sur le sujet de la sécurité lors d'un déplacement à Nice (Alpes-Maritimes).

Franceinfo récapitule les principales déclarations du chef de l'Etat.

Quinze milliards d'euros en plus sur cinq ans

Emmanuel Macron a annoncé que le budget de la sécurité serait accru de 15 milliards d'euros sur cinq ans, dans le cadre d'un projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres en mars. Cette "loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur" (Lopmi) – qui ne pourrait être votée qu'après l'élection présidentielle – entérinera donc une hausse de 25% du budget actuel, a déclaré le président.

Cet effort budgétaire, qui serait historique, viendrait après celui du budget 2022 qui était déjà un record avec 1,5 milliard d'euros supplémentaires dédiés à la sécurité. Concrètement, le budget du ministère serait augmenté d'un milliard la première année, de deux la deuxième année et ainsi de suite jusqu'à cinq milliards de plus la cinquième année, de sorte que le total atteindrait 15 milliards à la fin de la Lopmi.

Les amendes forfaitaires généralisées pour les peines inférieures à un an de prison

Le président a annoncé une généralisation des amendes forfaitaires délictuelles (AFD) pour les délits sanctionnés par des peines inférieures à un an de prison. Il a expliqué que cette généralisation de l'AFD, utilisée notamment pour lutter contre la consommation de stupéfiants, était "un élément de simplification" qui permettra aux "magistrats de se concentrer sur les affaires plus importantes".

Mille cinq cents cyberpatrouilleurs sur le web

Emmanuel Macron a annoncé la création de 1 500 cyberpatrouilleurs supplémentaires et d'une école de formation cyber pour lutter contre les attaques numériques, dans le cadre d'un plan d'investissement d'un milliard d'euros. "Il s'agit d'un effort spécifique qui peut être évalué à au moins 1 500 cyberpatrouilleurs supplémentaires – notamment réservistes – pour les prochaines années", a indiqué l'Elysée.

L'école de formation sera créée au sein du ministère de l'Intérieur pour former les policiers, les gendarmes et les agents des services de renseignement "sur cette thématique en constante évolution", selon l'Elysée. Par ailleurs, le chef de l'Etat a annoncé la mise en place d'un équivalent numérique de "l'appel 17" afin que chaque citoyen puisse signaler en direct une cyberattaque (virus, piratage, etc.) et être mis immédiatement en relation avec un opérateur spécialisé.

L'amende pour harcèlement de rue triplée

Le chef de l'Etat a déclaré vouloir tripler à 300 euros l'amende pour harcèlement de rue, un acte qui sera qualifié de "délit". Il a également expliqué vouloir "doubler la présence policière dédiée dans les transports en commun aux horaires où les agressions sont le plus constatées"

Le nombre de policiers sur le terrain doublé d'ici 2030

Emmanuel Macron a annoncé vouloir "doubler les policiers sur le terrain d'ici 2030", notamment par la suppression de tâches annexes et des réorganisations. Cette mesure viendra en complément de la création des 10 000 postes de forces de l'ordre depuis le début du quinquennat, a précisé le président. En septembre, à Roubaix, lors d'un déplacement sur ce thème, le chef de l'Etat avait déjà évoqué ce doublement des effectifs sur la voie publique.

Il a expliqué lundi que pour parvenir à cet objectif au cours des cinq prochaines années, la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi) mettrait "un terme aux tâches indues", comme la garde des bâtiments publics, le transfert des détenus, la police des audiences, etc. Au total, cela devrait permettre de dégager "3 500 policiers et gendarmes" pour les mettre sur la voie publique.

En outre, Emmanuel Macron a annoncé une accélération du dégagement des policiers et gendarmes des tâches administratives. "Il n'y aura plus, a-t-il dit, à compter de 2023 un seul de ces personnels actifs dans les fonctions de contrôle administratif à nos frontières ou de gestion des centres de rétention administrative (CRA)". "Cela nous permettra de remettre pas moins de 3 000 agents sur la voie publique", a-t-il estimé.

Une "force d'action républicaine pour les quartiers"

Emmanuel Macron a annoncé la création d'une "force d'action républicaine pour les quartiers", soit "une force d'action qui, dans les quartiers qui connaissent des difficultés, va nous permettre de projeter pendant plusieurs mois des forces de sécurité dédiées qui vont venir sécuriser le quartier, aider à démanteler les principaux points de deal", a-t-il précisé.

Deux cents brigades de gendarmerie créées en milieu rural

"On va créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural qui pourront prendre la forme de nouveaux types d'implantations avec des expérimentations qui vont être lancées dans plusieurs départements", a annoncé le président, "pour remettre de la tranquillité dans les quartiers les plus ruraux".

"Les expérimentations conduites dans plusieurs départements ont prouvé l'efficacité du système, qui rapproche les forces de l'ordre de la population dans des territoires où l'empreinte des services publics est faible", a ajouté le chef de l'Etat.

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