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Neuf soldats français tués à Bouaké : les trois accusés condamnés à la perpétuité

Introuvables depuis des années, Yury Sushkin, un mercenaire bélarusse, et Patrice Ouei et Ange Gnanduillet, deux officiers de l'armée de l'air ivoirienne, ont été déclarés coupables.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des soldats français dégagent les débris de l'épave d'un véhicule blindé au lycée Descartes de Bouaké, qui servait de base aux soldats français, le 10 novembre 2004. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

La décision a été prononcée en leur absence. La cour d'assises de Paris a condamné à la prison à perpétuité, jeudi 15 avril, les trois hommes accusés d'avoir perpétré en 2004 le bombardement qui avait tué neuf soldats français à Bouaké (Côte d'Ivoire). Introuvables depuis des années, Yury Sushkin, un mercenaire bélarusse, et Patrice Ouei et Ange Gnanduillet, deux officiers de l'armée de l'air ivoirienne, ont été déclarés coupables d'assassinats et de tentatives d'assassinats.

Le 6 novembre 2004, deux chasseurs, déployés par l'aviation du président ivoirien Laurent Gbagbo pour attaquer les rebelles installés dans la moitié nord du pays, bombardent par surprise un camp de la force de paix française, chargée de faire tampon entre les deux camps. Un choc pour la France : avec neuf soldats français et un civil américain tué, ainsi qu'une quarantaine de blessés, c'est à l'époque l'attaque la plus meurtrière pour son armée en opération plus de 20 ans.

Des questions sans réponses pour les familles

Ni la justice ivoirienne ni celle du Bélarus n'ont répondu aux mandats d'arrêts émis par la justice française à l'encontre des trois accusés. Tous trois se sont "attaqués sournoisement" à des soldats français membres d'une force de paix et "avec une préméditation certaine", a déclaré le président de la cour, Thierry Fusina.

Le verdict clôt une longue instruction française et trois semaines de procès. Près de 90 témoins, quasiment tous Français, se sont succédé à la barre, des rescapés du bombardement aux anciens ministres français de l'époque.

La cour n'a pas apporté de réponses précises aux questions que les familles de victimes se posent depuis seize ans : qui a donné l'ordre de tirer sur les Français, et pourquoi ? Elle a toutefois rappelé que la plupart des responsables français de l'époque accusent une partie de l'entourage du président ivoirien, des "extrémistes" hostiles à la France, proches notamment de la Première dame, Simone Gbagbo.

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