Lutte contre les chercheurs d'or illégaux : on se dirige vers une année record en Guyane
Deux opérations récentes en Guyane ont permis de démanteler des campements d’orpailleurs et de saisir de nombreux matériels. Alors que l'année 2020 n'est pas encore terminée, les saisies d'or sont déjà plus importantes que celles réalisées en 2019.
Derrière son pupitre, ce jeudi 24 septembre, le porte-parole de l’État-major des armées (EMA), le colonel Frédéric Barbry, égrène les prises : "Des quads, des dizaines de moteurs, des groupes électrogènes, des concasseurs, 6 000 litres de carburant, une tonne et demie de vivres". C’est le bilan de deux opérations qui ont eu lieu entre le 6 et 13 septembre pour lutter contre les chercheurs d'or illégaux.
Ces deux opérations anti-orpaillage ont été menées par des militaires du 9e Régiment d’Infanterie de Marine, assistés par des gendarmes guyanais, dans deux régions distinctes. L'une s'est déroulée à proximité de la crique Beïman, "à 6 heures de pirogue de Cayenne", précise le colonel Frédéric Barbry, et l'autre au sud de Maripasoula, à Lipo Lipo.
34 kilos de mercure, c’est une prise assez exceptionnelle, ça correspond à des quantités industrielles.
Colonel Frédéric Barbryà franceinfo
L'année 2020 pourrait être une année record si l'on regarde par exemple la quantité de mercure découverte par les militaires et les gendarmes lors de ces deux opérations récentes. Le mercure, très polluant, sert à amalgamer les paillettes d’or. Et cette saisie de 34 kilos, "c’est en une seule prise la moitié de ce qui avait été saisi sur toute l’année 2019", insiste le colonel Barbry. Ces 34 kilos de mercure représentent pour les orpailleurs, une perte de 150 000 à 200 000 euros. Une telle quantité aurait permis d’amalgamer au minimum 25 kilos d’or, soit 1 million 250 000 euros.
Le bilan provisoire de l’opération Harpie [le nom de cette opération anti-orpaillage lancée il y a 12 ans] dépasse déjà à la mi-septembre, sur certains indicateurs les saisies 2019 : 3,5 kilos d’or saisis, contre 2,3 kilos l’année dernière ; 150 tonnes de vivres, contre 116 ; 152 pirogues contre 149. Ces indices montrent, outre une lutte contre les orpailleurs qui ne faiblit pas, une intensification de l’activité de ces derniers. "Malheureusement", conclut le porte-parole de l’État-major des armées (EMA).
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