"La vraie loyauté consiste à dire la vérité à son chef" : le général de Villiers revient sur sa démission fracassante dans un livre
L'ancien chef d'état-major des armées avait démissionné après avoir été recadré par Emmanuel Macron avant le 14-Juillet.
C'était un acte sans précédent sous la Ve République. L'ancien chef d'état-major des armées Pierre de Villiers, qui avait démissionné avec fracas après avoir été recadré par Emmanuel Macron avant le 14-Juillet, défend et explique sa décision dans un livre intitulé Servir (Fayard), publié mercredi 8 novembre. Sa démission avait pour origine des économies de 850 millions d'euros réclamés cette année aux armées, dans un contexte de restrictions budgétaires générales, que le gradé n'avait pas acceptées.
"La vraie loyauté consiste à dire la vérité à son chef", écrit le général de Villiers dans son livre de 250 pages, dont Le Monde publie des extraits. "La vraie liberté est d'être capable de le faire, quels que soient les risques et les conséquences. (...) La vraie obéissance se moque de l'obéissance aveugle. C'est l'obéissance d'amitié. (...) La loyauté n'est pas l'esprit de cour ni l'assentiment permanent à ce qui peut être utile pour se faire bien voir. Le silence est parfois proche de la lâcheté".
"On a déjà donné. On a déjà tout donné"
Le haut gradé détaille dans son livre les restructurations imposées aux armées au cours des dernières années. "On a déjà donné. On a déjà tout donné", dénonce-t-il. "Le ministère de la Défense a été le plus important contributeur de la révision générale des politiques publiques (RGPP) instaurée en 2007 (...) En poste à Matignon entre 2008 et 2010, j'ai pu le vérifier, chiffres à l'appui (...) Lorsque les engagements opérationnels sont en hausse et le budget en baisse, j'appelle cela un grand écart", estime-t-il.
Pour autant, le général ne dévoile pas la teneur de son dernier entretien avec le président Macron. "Vous me permettez de garder pour moi" cet échange, écrit-il. Pierre de Villiers estime toutefois qu'après avoir été "critiqué publiquement et explicitement" par le chef de l'État lors d'un discours le 13 juillet, "le lien de confiance entre le chef des armées et son chef d'état-major était trop dégradé pour que je puisse continuer à mon poste".
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