"Gilets jaunes" : le syndicat SCSI-CFDT demande "plus d'autonomie aux forces mobiles" pour qu'elles soient "plus réactives"
Le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure estime que la polémique autour des soldats Sentinelle est "stérile". Il plaide pour qu'on fasse confiance aux hommes déployés sur le terrain "pour qu'ils soient plus réactifs".
Les "gilets jaunes" manifestent de nouveau samedi 23 mars en France avec la crainte de nouvelles violences. Le gouvernement a mis en place un nouvel arsenal sécuritaire et controversé notamment avec la présence de soldats du dispositif antiterroriste Sentinelle. "C’est une polémique stérile, dénonce le secrétaire général du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT), Jean-Marc Bailleul, samedi sur franceinfo. En décembre, des binômes ou trinômes de Sentinelle étaient en protection de bâtiments."
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Plus largement, Jean-Marc Bailleul explique que "cela fait longtemps que nous demandons qu'on donne aux policiers beaucoup plus de responsabilités". Il réclame "beaucoup plus d'autonomie aux forces mobiles pour être plus réactives".
franceinfo : Fallait-il une réponse ferme par rapport à samedi dernier ?
Jean-Marc Bailleul : Évidemment. Il fallait s'inspirer de ce qui avait bien marché le 8 décembre dernier et qui avait ensuite été doucement abandonné sans que l'on sache trop pourquoi. Le maintien de l'ordre, c'est un triptyque offensif. De la prévention : une nouvelle mesure va permettre des verbalisations lors d'attroupements sur des lieux de rassemblements interdits. Des mesures tactiques : on a demandé beaucoup plus d'autonomie aux forces mobiles pour être plus réactives. Et la judiciarisation : il faut absolument renforcer nos procédures pour que la justice soit en capacité de prononcer des peines encore plus fermes au regard du nombre d’interpellations procédées.
Vous confirmez que les militaires de l’opération Sentinelle ne seront pas en charge du maintien de l'ordre ?
On l'a déjà vécu en décembre où des binômes ou trinômes de Sentinelle étaient en protection de bâtiments. Je réponds juste aux politiques qui montent un peu en polémique, notamment M. Mélenchon, alors que personne ne monte au créneau pour dénoncer que des gendarmes – qui sont des militaires – font du maintien de l'ordre en France... C’est une polémique stérile.
C’était compliqué pour l’ex-préfet de police de Paris, Michel Delpuech, de rester à son poste après les violences de samedi dernier ?
Il faut être honnête, son remplacement est une demi-surprise. Le samedi 16 mars a sûrement été un déclencheur mais ça faisait déjà plusieurs mois que le départ potentiel du préfet Delpuech était envisagé. Il a 66 ans et je ne sais pas s'il était forcément très volontaire pour accompagner la réforme souhaitée de la préfecture de police. Et puis il y a eu des consignes données par un de ses subordonnés qui ont conduit à la frustration des policiers en action sur le terrain à Paris et qui n'étaient pas des directives qui venaient des ministres. On est des fonctionnaires de l'Etat : quand on donne des consignes contradictoires, c'est normal qu'il y ait des décisions qui soient prises.
Ce départ était aussi une façon de ne pas faire porter le chapeau aux policiers ?
Cela fait longtemps que nous demandons qu'on leur donne beaucoup plus de responsabilités. Il faut leur faire confiance sur le terrain pour qu'ils soient plus réactifs. Nous n’avons pas été écoutés. A un moment donné, on ne va pas sanctionner les policiers parce que des directives sont contraires à ce qu'ils voudraient faire.
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