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EADS devient Airbus Group pour changer de stratégie commerciale

EADS est devenu, ce jeudi, Airbus Group. Objectif affiché : profiter de la bonne image sur les marchés de la marque Airbus, qui décroche des contrats à la pelle. Derrière ce changement de nom, il y a aussi la fusion des branches défense et espace, avec à la clé 5.800 postes supprimés à l'horizon 2016. Les syndicats mettent en garde le groupe. Les marchés financiers saluent sa stratégie.

Louis Colart

Radio France

Publié le 02/01/2014 09:42 Mis à jour le 02/05/2014 15:05

Temps de lecture : 2min

Ne dites plus EADS, mais Airbus Group. La "European
Aeronautic Defence and Space Company", créée en 2000 par l'apport
d'actifs allemands, français et espagnols, abandonne ce jeudi en bourse son acronyme pour adopter
la marque mondialement connue de sa division amiral, l'avionneur Airbus. Un changement qui intervient après
une année exceptionnelle pour l'avionneur civil, marquée par le décrochage de
nouveaux gros contrats et le lancement de l'A350.

Mais cette modification de nom est surtout la traduction de la
fusion de deux filiales : Cassidian (la branche défense) et Astrium (la
branche espace). Cette réorganisation entraînera la suppression de 5.800 postes
d'ici la fin 2016, avec un solde net de licenciements évalué de 1.000 à 1.450
postes. Sauf si les gains de compétitivité négociés avec les syndicats en réduisent
l'impact.

"Il nous faut réduire les coûts, éliminer les
duplications de produits et de ressources, créer des synergies dans nos
opérations et notre portefeuille de produits, et mieux cibler nos efforts de
recherche et développement ", a expliqué Tom Enders, le directeur général
du groupe.

"On sent très bien que le militaire ne sera jamais au niveau de l'aviation" (syndicat CFE-CGC)

Le délégué FO d'Airbus, Jean-François Knepper, salue le changement de nom. En revanche, il met en garde sa direction contre "le
risque de faire péricliter " le groupe.

Pour la déléguée CFE-CGC, Françoise Vallin, la domination de
l'aéronautique civil, "avec un carnet de commande de plus de sept années ",
rendait logique ce changement de stratégie : "On sent très bien que le
militaire ne sera jamais au même niveau ", dit-elle. La branche défense représentait en 2013 seulement 21 % des revenus du groupe, contre 68 % pour l'aviation civile.

Bilan des courses : il ne reste plus que trois branches
au groupe européen : Aibus aviation, Airbus
hélicoptère et Airbus défense et espace. Les réductions de
postes toucheront davantage l'Allemagne que la France et plus l'espace que la défense.

Cette évolution stratégique et la restructuration qui l'accompagne est
vue d'un bon œil par les marchés. L'action EADS avait gagné près de 90 % en

Pour la première fois ce jeudi, sa valeur est cotée sous son nouveau nom,
avec "AIR" comme code mnémonique. Le titre gagnait encore près d'un demi-point à 10h15 (heure française).