Contrat de sous-marins rompu par l'Australie : les Etats-Unis assurent que la France a été prévenue avant l'annonce, Paris dément

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Photo aérienne non datée d'un sous-marin, publiée le 20 octobre 2020 par le constructeur naval français Naval Group. (NAVAL GROUP / AFP)

L'Australie a annoncé la rupture de son contrat avec la France qui prévoyait l'achat de douze sous-marins pour un montant de 56 milliards d'euros. Elle s'est finalement rapprochée des Etats-Unis et du Royaume-Uni pour se fournir en submersibles.

Ce qu'il faut savoir

Coup dur pour l'industrie navale française. L'Australie a confirmé, jeudi 16 septembre, la rupture du contrat conclu en 2016 avec la France pour la fourniture de douze sous-marins conventionnels. Elle s'est finalement rapprochée des Etats-Unis et du Royaume-Uni pour se fournir en submersibles. La France voit un contrat de 56 milliards d'euros échapper à son industrie navale

Paris dément avoir été averti en amont par Washington. La Maison-Blanche assure avoir prévenu la France avant l'annonce de cette nouvelle alliance entre Washington, Canberra et Londres. Paris dément. "Nous n'avons pas été informés de ce projet avant la publication des premières informations dans la presse américaine et australienne", a déclaré le porte-parole de l'ambassade de France à Washington, Pascal Confavreux.

Un "coup dans le dos". Invité de franceinfo jeudi, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déploré "un coup dans le dos". "Je suis en colère, ça ne se fait pas entre alliés, a-t-il ajouté, cette décision unilatérale, brutale, imprévisible, ressemble beaucoup à ce que faisait M. Trump."

L'Australie se justifie. "Nous avions besoin d'un sous-marin à propulsion nucléaire et nous avons examiné nos options", a déclaré le ministre australien de la Défense, Peter Dutton."Les Français avaient une version qui n'était pas supérieure à celle qui est utilisée par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, et en fin de compte, notre décision s'est basée sur ce qui est dans l'intérêt de notre sécurité nationale."

La CFDT pas inquiète. Malgré la grosse déception après l'annonce de la rupture de ce contrat, David Robin, délégué national CFDT de Naval Group assure que "globalement, on devrait pouvoir passer le cap", a-il assuré jeudi sur franceinfo.

Une vente "irresponsable" selon la Chine. "La coopération entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie en matière de sous-marins nucléaires sape gravement la paix et la stabilité régionales, intensifie la course aux armements et compromet les efforts internationaux de non-prolifération nucléaire", a déclaré devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.