Coronavirus : les contradictions de Florence Parly
En mars dernier, Florence Parly affirmait que les militaires chargés de rapatrier les Français à Wuhan avaient été testés et mis en quarantaine. Une version aujourd'hui modifiée par l'intéressée.
Le 31 janvier 2020, un équipage de 18 personnes, dont 14 militaires de l'Escadron Esterel, participent au rapatriement de 193 ressortissants français à Wuhan. Les ressortissants sont placés en quarantaine à Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône). Un mois plus tard, l'Oise devient le plus gros cluster de France. C'est le département où se trouve la base des militaires intervenus en Chine. Le cluster part de deux malades, dont l'un travaille sur la base militaire de l'Oise. La ministre est catégorique, il n'y a aucun lien entre les militaires et le cluster : "L'équipage a été confiné pendant 14 jours, à domicile. [...] Ils ont été testés. Ils n'étaient pas porteurs du virus" expliquait-elle en mars dernier sur France 2. Il a fallu six mois à Florence Parly pour modifier cette version. "C'était un raccourci. En effet, il n'y a pas eu de tests PCR. Mais oui, il y a bien eu une surveillance médicale très rapprochée", a t-elle déclaré le 22 septembre.
Pas de tests PCR, ni de confinement pour les militaires
Les propos de la ministre étaient en contradiction avec le communiqué de presse émis par le ministère des Armées ainsi qu'avec son propre cabinet, contacté par des journalistes d'Envoyé Spécial. "J'ai rappelé le cabinet de Florence Parly qui nous a expliqué qu'elle n'avait pas dit des choses tout à fait exactes à l'antenne de France 2. En réalité, il n'y avait pas eu de test PCR mais des prises de températures, pas de confinement mais simplement les militaires qui revenaient de Wuhan étaient en permission pour 15 jours. Ca n'était pas un confinement de 15 jours, mais une permission", explique Tristan Waleckx, journaliste pour Envoyé Spécial. "Cela alimente les théories du complot d'avoir un membre du gouvernement qui affirme quelque chose d'aussi grossièrement faux et facilement vérifiable", rapporte le journaliste. Le ministère des Armées se défend en expliquant que la stratégie en mars dernier était de tester uniquement les personnes symptomatiques, ce qui n'était pas le cas des militaires.
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