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Comment est né le service de protection du président de la République française ?

Le Groupe de sécurité de la présidence de la République a été créé en 1983 par Alain Le Caro, venu témoigner jeudi sur franceinfo, à la suite de la sortie de son livre "Les mousquetaires du président".

Article rédigé par franceinfo
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Le Groupe de sécurité de la présidence de la République est né en 1983. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

GSPR. Ces quatre lettres désignent le Groupe de sécurité de la présidence de la République. Ces hommes, issus à ses origines de la gendarmerie, veillent jours et nuits sur le président et sa famille. Créé en 1983, le GSPR devait faire face aux "menaces d'ordre terroriste qui pesaient à l'époque sur la personne du président de la République", selon son créateur Alain Le Caro, invité de franceinfo vendredi 26 mai. L'auteur du livre Les mousquetaires du président, en compagnie du journaliste de franceinfo Gilles Halais, avance d'autres raisons à l'origine de la création de ce corps d'élite comme "la protection de la vie privée du président" et de sa personnalité, nécessaires à "la protection des institutions".

franceinfo : Dans quel contexte le groupe de sécurité de la présidence de la République a-t-il été créé ?

Alain Le Caro : Cette création résulte des menaces qui pesaient à l'époque sur la personne du président de la République. Il y avait des menaces d'ordre terroriste, un peu comme celles que l'on voit aujourd'hui. On les a peut-être oubliées, mais elles étaient très intenses tout le long de l'année 1982, et un peu avant, en 1981. En clair, cela a donné une unité issue du GIGN, dans la phase préalable, qui consistait à se mettre dans l'état d'esprit du terroriste et à apprendre les techniques du terroriste, pour être nous-mêmes de parfaits terroristes et pour faire face à des menaces spécifiques que l'on connaissait bien.

Le rôle des hommes du GSPR va au-delà de la simple sécurité du président. Pourquoi ?

La deuxième raison de sa création est la protection d'un secret d'État. Il s'agissait de la vie privée, voire extra-privée du président de la République, sa relation avec Anne Pingeot et Mazarine, qui constituait une autre menace. La protection des institutions passe aussi par la protection de la personnalité, elle-même, du président. La personnalité publique, mais aussi l'image même du président et derrière le masque du président, l'homme qui est derrière ce masque. C'est une forme aussi de protection et d'équilibre des institutions.

Quel est votre regard sur la protection qui entoure les personnalités aujourd'hui ?

Les dispositifs que nous mettions en place, personne ne les voyait. Beaucoup ont vu le président se promener librement dans les rues de Paris, en se disant qu'il n'y avait pas de sécurité. Pour nous, c'est bon signe, car ils ne voyaient pas la sécurité. Pourtant, on était là. L'originalité aussi du GSPR est qu'on ne voulait pas mettre le président dans une cage. C'est à nous de nous adapter aux exigences et aux besoins du président. L'équilibre du président, c'est aussi d'avoir cette vie privée, cette façon de se retrouver. Pour ce qui concerne la personnalité de Mitterrand, il avait besoin de contacts. Il aimait également rester connecté à la nature et à la culture. Lorsque le président est pris 24 heures sur 24 par ses obligations professionnelles, s'il n'a pas des moments durant lesquels il peut s'échapper ou récupérer, c'est sûr qu'il ne va pouvoir tenir cinq ans.

"C'est à nous de nous adapter aux exigences et aux besoins du président", Alain Le Caro

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