Ce que l'on sait de l'évolution de l'opération Sentinelle
Ce dispositif militaire, mis en place après les attentats contre "Charlie Hebdo" en janvier 2015, doit devenir plus "flexible" et "réactif".
"Il n'y aura pas de militaires en moins." C'est ce qu'a affirmé la ministre des Armées, Florence Parly, à propos de l'opération Sentinelle, vendredi 15 septembre sur Europe 1. Sa prise de parole intervenait quelques heures après la nouvelle agression d'un militaire de cette mission dans le métro parisien, à la station Châtelet, et un jour après l'annonce par le gouvernement, jeudi, d'une "réorganisation" de ce dispositif, qui entre en vigueur ce vendredi.
Franceinfo détaille la façon dont cette opération militaire doit évoluer.
"Plus flexible, plus mobile"
Mis en place après les attentats de 2015, le dispositif Sentinelle a permis de déployer 10 000 militaires dans toute la France. Leur mission : protéger des sites sensibles. Ce dispositif doit désormais devenir "plus flexible, plus mobile, moins anticipable", a déclaré la ministre des Armées Florence Parly, vendredi sur Europe 1. "On va s'adapter à l'évolution de la menace et des circonstances", explique le ministère des Armées. Il y aura donc des opérations "planifiées", mais "aléatoires", qui ne seront portées à la connaissance ni des élus, ni de la population, a précisé Florence Parly.
Les militaires de l'opération Sentinelle ont été pris pour cible à sept reprises depuis février 2015. Une évolution du dispositif était donc attendue. Le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé, le 13 juillet, que la mission allait être "revue en profondeur" afin de gagner en "efficacité" et s'adapter à "l'évolution de la menace". C'est maintenant chose faite.
Toujours 7 000 hommes et 3 000 en réserve
Le nombre de militaires mobilisés n'évolue pas, a toutefois annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. La mission Sentinelle, "c'est toujours 7 000 hommes qui seront mobilisés, 10 000 en cas de crise", a-t-il rappelé.
Il faut être plus imprévisible, plus discret, plus à la manœuvre (...) ne pas permettre à l'agresseur de disposer d'un certain nombre d'informations qui rendraient l'opération moins efficace et exposeraient de façon inutile les forces engagées.
Florence Parlyaprès le Conseil de défense du 14 septembre
Le gouvernement s'est refusé à toute projection chiffrée sur les déploiements, laissant seulement entendre que les effectifs fluctueraient en fonction de la menace. La "moyenne va se situer à 4 000, 5 000", avec la possibilité de monter "au-delà de 7 000 sans avoir besoin de le demander", a-t-on seulement esquissé de source militaire.
Trois niveaux de déploiement
L'opération comprendra trois niveaux. Un dispositif "permanent" sécurisera les sites sensibles, comme les écoles, les lieux de culte, les aéroports ou les gares. Un "échelon de renforcement planifié" se chargera de la protection d'événements occasionnels ou saisonniers (sport, festival...). Enfin, une réserve stratégique est constituée de 3 000 hommes.
Les ministres de l'Intérieur et des Armées doivent se rencontrer tous les mois pour ajuster le dispositif. Une première évaluation sera également effectuée "vraisemblablement" début 2018, selon le gouvernement.
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