: Vidéo "On peut faire du bio en ayant des productions normales" : un viticulteur dont le fils a réussi la conversion du vignoble
Benoît, vigneron jurassien, a converti au bio les vignes que lui a transmises son père. "Les premiers moments étaient un peu intenses, délicats entre nous", reconnaît-il. Le succès est aujourd'hui au rendez-vous... "Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 13 octobre.
Quelque chose a changé depuis que Benoît a repris les vignes familiales à son père Bernard, 76 ans aujourd’hui. Au premier coup d’œil, les raisins de ce vignoble du Jura sont toujours les mêmes. Pas tout à fait cependant : il s’est converti au bio pour continuer à exploiter le cépage phare de la région, le savagnin, utilisé notamment dans l’élaboration du vin jaune. Les vins blancs qui en sont issus ont un grand potentiel de vieillissement.
Une petite révolution qui ne déplaît pas à son père : "C’est gorgé de sucres", estime-t-il après avoir goûté quelques grains vendangés. Les deux hommes ont beaucoup parlé avant ce changement. "Cela n’a pas été évident entre nous parce qu’il avait peur d’une baisse de rendement et qu’on n’y arrive pas au niveau de l’organisation du travail", explique Benoît au magazine "13h15 le dimanche" (replay).
"Notre production est fabuleuse cette année"
"C’est la septième année que l’on travaille en bio. On a demandé la certification il y a trois ans et aujourd’hui on y arrive, mais les premiers moments étaient un peu intenses, délicats… et assez heurtants entre nous", reconnaît le jeune vigneron. Le père, qui continue depuis plus d’une dizaine d’années à aider son fils sur l’exploitation, précise : "Je lui ai dit que je voulais bien qu’il fasse du bio mais que je ne voulais pas de bio à rendement très faible." Aujourd’hui, Bernard est rassuré…
"Vous avez vu notre production ? Elle est fabuleuse cette année. Donc, on peut faire du bio en ayant des productions normales", se réjouit-il au moment où un signal sonore retentit. C’est la montre de son fils : "Vous voyez, changement de génération : les montres connectées. Je n’ai jamais connu ça…" Et désormais, le petit Edouard, 6 ans, commence à couper des grappes sous l’œil de son grand-père : "Comme disait Saint-Exupéry : ’Il n’hérite pas de la terre des parents, il la transmet à son fils’." Benoît tient quand même à préciser en souriant : "Pour information, Saint-Exupéry l’a repris d’un proverbe amérindien…"
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