: Vidéo Gel : "Ces semaines-là, elles sont vraiment cruciales pour nous viticulteurs, pour notre métier"
Ces images de bougies au milieu des vignes attirent le regard. Elles ont surtout un objectif : sauver les cultures du gel. Vigneron, Charles nous explique comment...
Ces images de bougies au milieu des vignes ne sont pas seulement captivantes, elles racontent aussi la difficulté des vignerons à faire face aux vagues de froid qui détruisent leurs vignes, avec dans certains cas jusqu'à 80 % de pertes. Leur objectif avec ces bougies : maintenir la température du sol au-dessus des -2 degrés. Charles est vigneron et sommelier à Parçay-Meslay, et il s'est levé à 5 heures du matin pour lutter contre le gel. "On dispose environ de 300 bougies par hectare", explique-t-il. "Ces semaines-là, elles sont vraiment cruciales pour nous viticulteurs, pour notre métier. Tout notre travail réalisé tout au long de l'année sur les vignes se joue sur ces semaines-là", ajoute-t-il.
9 euros une bougie
Une seule de ces bougies coûte 9 euros. Elle peut être utilisée plusieurs fois. Dans son domaine, Charles en utilise depuis la grande vague de froid de 2016. "On privilégie les bougies parce que c'est ce qui marche le mieux, en tout cas chez nous", explique le vigneron. Mais à ce prix, Charles est obligé de trouver d'autres techniques. "On fait notamment brûler de la paille en bout de parcelle, donc ça ne va pas avoir le même intérêt. La paille, ça va créer en fait un nuage assez épais finalement au-dessus des parcelles pour pouvoir couvrir les bourgeons des premiers rayons de soleil qui vont générer le gel", développe-t-il. Une autre technique consiste à survoler les champs avec des hélicoptères pour garder la chaleur au sol ou à asperger les vignes d'infusion de tisane.
Le soleil le matin, un danger pour les bourgeons
"Les rayons du soleil, ils tapent sur le bourgeon qui est congelé, qui est finalement un glaçon et en fait, c'est là qu'il grille", explique Charles. C'est donc seulement vers 9 heures du matin que les bougies peuvent être éteintes. L'épisode de gel qui a couvert une large partie de la France début avril est présenté par les agriculteurs comme l'un des pires depuis plusieurs années. Le gel détruit les vignes mais également de nombreuses cultures comme les arbres fruitiers ou les céréales. "On est tous dans la même galère malheureusement et le fait d'être tous ensemble pour lutter contre le gel, ça nous donne un peu de baume au cœur et ça nous fait relativiser, on va dire, sur ce qui pourrait nous arriver dans les jours à venir", confie Charles.
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