"Lanouvelle législation alimentaire de l'UE met tout particulièrement l'accent surles procédures de contrôle tout au long de la chaîne alimentaire, "de laferme à la table". La législation alimentaire générale favorise lacirculation des informations et la gestion de la qualité" , explique lesite de la Commission européenne.La crise de la vache folle en 2000 a été décisive dans ce processus. Eteffectivement, dans ce nouveau scandale agro-alimentaire, les enquêteurs de laDGCCRF sont parvenus sans mal à remonter jusqu'à l'abattoir roumain d'oùprovient la viande."Beaucoupde progrès ont été réalisés dans les années 2000 en termes de traçabilité àtravers toute une série de contrôles et d'étiquetages obligatoires sur lesproduits" , explique François Vigneau. "Mais pour la fraude qui nouspréoccupe aujourd'hui, s'il y a tromperie sur l'étiquetage il peut y avoirrupture de la chaîne de traçabilité" , souligne le responsable dulaboratoire. Pour qui il y a bel et bien "tromperie sur lamarchandise" . Un point de vue partagé par José Bové ce lundi sur l'antennede France Info : "On ferme des abattoirs et on s'étonne de ce genre decircuit mafieux" , s'est indigné le député européen."Desmillions d'analyses pour certifier que les produits sont sains et loyaux"(François Vigneau)En 2005 laCommission a adopté un "paquet hygiène" . Il oblige chaque acteur dela chaîne alimentaire à mettre en place un plan de maîtrise sanitaire et ledésigne comme responsable de l'innocuité des aliments qu'il met sur le marché. Depuis,selon François Vigneau, "l'ensemble de la filière agroalimentairefrançaise fait des millions d'analyses volontaires chaque année pour s'assurerde la conformité de ses produits" . Hors de question pour ce spécialiste de"jeter l'opprobre sur ces professionnels" .Mais lesbiologistes le savent bien : on ne trouve que ce que l'on cherche. Des analysesbactériologiques n'ont rien à voir avec une recherche d'ADN. Tant qu'unindustriel ne demande pas au laboratoire de vérifier si la viande est bien du bœuf,nulle raison pour le laboratoire d'aller vérifier s'il ne s'agirait pas decheval."Sisur de la viande non transformée, un simple coup d'œil peut permettred'identifier l'espèce concernée, sur un produit transformé en revanche, seul un testgénétique peut confirmer que le produit correspond bien à l'espèce achetée. Onappelle ça un contrôle de spéciation" , explique François Vigneau. Destests qui n'existaient pas il y a 20 à 25 ans, rendus possibles aujourd'hui grâceà la biologie moléculaire.La demande pour ces tests augmente selon François Vigneau "au fur et à mesure de l'avancéede ces technologies" . Nul doute que cette nouvelle affaire risque d'en favoriserle développement. La Roumanie pour sa part a déjà vivementrejeté lundi toute responsabilité dans le scandale, soulignant qu'"aucuneirrégularité" n'avait été commise sur son territoire.