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Une commission indépendante met en garde contre une famille de fongicides

Ces produits, très utilisés dans l'agriculture ou pour traiter les pelouses de certains stades, pourraient être dangereux pour l'homme.

Article rédigé par Etienne Monin, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les fongicides largement utilisés dans l'agriculture sont pointés du doigt par la Commission nationale Déontologie et Alertes en santé publique et environnement. (SEBASTIEN JARRY / MAXPPP)

La Commission nationale déontologie et alertes en santé publique et environnement (Daspe) a émis mardi 19 novembre, une alerte au sujet d'une famille de fongicides utilisés en France, vous révèlent franceinfo et Le Monde. Cette autorité indépendante considère que "tous les dangers n’ont pas été pris en compte dans les procédures de mise sur le marché" pour le SDHI. Il s’agit d’une famille de molécules utilisée dans des produits fongicides répandus, notamment dans l’agriculture et dans le traitement des pelouses de certains stades.

Le principe de précaution nécessaire

Dans son avis, la commission ne se prononce pas sur les risques du fongicide, elle considère même qu’il y a des incertitudes sur leur existence mais elle pointe un angle mort dans la réglementation européenne : les études de mise sur le marché n’ont pas pris en compte certains dangers. Les travaux récents des scientifiques français qui alertent sur la toxicité sont de qualité et posent un doute sérieux, selon la commission.

"Il y a des procédures réglementaires qui sont assez figées, affirme mardi 19 novembre sur franceinfo Denis Zmirou-Navier, président de la Commission nationale de déontologie et alertes en santé publique et environnement. C'est sur la base de ces critères que différents Etats membres européens se prononcent sur une demande d'industriels de mise sur le marché. Mais la science évolue, la recherche se poursuit. A ce moment-là, il faut évoluer, réagir et c'est cette alerte que nous lançons".

Il y a aujourd’hui une divergence d’analyse entre scientifiques et Agence de sécurité sanitaire. La commission considère qu’il existe des "incertitudes substantielles sur les risques qui seraient induits chez l’homme". Elle propose de faire évoluer les procédures pour prendre en compte les travaux des chercheurs et pouvoir activer plus facilement le principe de précaution.

Qu'est ce qu'on fait quand la science montre des éléments qui n'étaient pas pris en compte 5 ans, 10 ans avant ? On mène de nouvelles recherches et nous appelons de manière très forte à des financements publics indépendants pour permettre d'éclairer ces points d'incertitude qui demeurent.

Denis Zmirou-Navier

à franceinfo

Des scientifiques avaient publié une tribune dans la presse en 2018. L’Agence de sécurité sanitaire, l’ANSES, avait considéré en janvier dernier qu’il n’y avait pas matière à alerte sanitaire. Mais il y a un peu plus de dix jours, une équipe de l’INSERM a publié une étude pour alerter autour de la toxicité sur les cellules humaines.

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