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Suicides d'agriculteurs : "Ce n'est pas à l'agriculteur de pousser la porte, aux services d'aller vers lui", selon la Coordination rurale

Le syndicat rural se méfie "des effets d'annonce" mais apprécie l'idée de déployer un réseau de sentinelles dans les campagnes pour identifier les détresses au plus tôt.

Article rédigé par franceinfo
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Le président de la Coordination rurale Bernard Lannes, le 11 février 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Le point positif" du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie est "qu'il veut faire avancer les choses", observe le président de la Coordination rurale Bernard Lannes mardi 23 novembre sur franceinfo, alors que le gouvernement a annoncé une "mobilisation collective" pour enrayer les suicides d'agriculteurs. "On verra si c'est à la hauteur des enjeux" car "les effets d'annonce, on les connaît", tempère-t-il.

"Tout cela ne va pas se régler d'un claquement de doigt. Il va falloir évaluer les choses mais surtout aller très vite", prévient le syndicaliste car, "pardonnez ce jeu de mots, mais le malheur est dans le pré, souvent, à côté d'autres agriculteurs qui ne le voient pas et si personne ne le détecte, ça finit mal". Bernard Lannes estime que Julien Denormandie "a raison" de vouloir "coordonner et structurer les choses" avec un réseau de sentinelles qui "va dans le bon sens".

La détection précoce indispensable

Le président de la Coordination rurale appelle à s'y prendre tôt pour détecter les premiers signaux d'alerte : "C'est quand l'agriculteur a du retard chez son banquier, sur ses prestations sociales, dans sa coopérative, cela doit déclencher des signaux qui doivent aller vers un coordonnateur dans chaque département qui doit envoyer les services sociaux de la Mutualité sociale agricole (MSA) pour avoir un premier entretien. Ce n'est pas à l'agriculteur de pousser la porte, c'est aux services d'aller vers lui. C'est dans la détection précoce qu'on pourra y arriver".

"Tant qu'on n'aura pas des prix rémunérateurs, il y aura des gens qui se débattront avec des dettes qui s'accumulent et qui aujourd'hui décrocheront, avec la numérisation à marche forcée. Et ces décrocheurs, nous ne pouvons pas les perdre. Nous ne sommes plus que 400 000 agriculteurs. Le suicide chaque fois c'est le drame", regrette le syndicaliste, rappelant que le monde rural aussi subit la fracture numérique et l'isolement.


Si vous avez besoin d'aide, si vous êtes inquiet ou si vous êtes confronté au suicide d'un membre de votre entourage, il existe des services d'écoute anonymes. La ligne Suicide écoute est joignable 24h/24 et 7j/7 au 01 45 39 40 00. D'autres informations sont également disponibles sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé.

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