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"Quand on ne connaît pas son remplaçant on est un peu stressé" : avant les récoltes, certains agriculteurs s'offrent des vacances

Pour pouvoir partir en congé, les agriculteurs doivent s'organiser bien à l'avance. Certains optent pour les services de remplacement, rapporte France Bleu Nord. 

Article rédigé par franceinfo - Marie-Jeanne Delepaul (France Bleu Nord)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un tracteur près de Tours, le 28 juin 2016. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Tandis que de nombreux Français s'apprêtent à reprendre le travail, de nombreux agriculteurs prennent quelques jours, juste avant les récoltes. Les agriculteurs sont une des professions qui prend le moins de vacances, même si les services de remplacement se développent : c'est le choix qu'a fait le propriétaire d'une ferme à Merris, au nord-ouest de Lille, où un agriculteur a testé ce système en juillet et s'apprête à repartir, rapporte France Bleu Nord, qui l'a rencontré.

"Une coupure ça fait du bien !"

Cinquante vaches laitières à traire deux fois par jour, une centaine d'hectares de maïs et de betterave : impossible pour Matthieu Crépin de tout laisser en plan. En juillet, il s'est fait remplacer pendant huit jours pour partir avec sa famille à la plage de Bray-Dunes. "Une coupure ça fait du bien, on change un peu d'air et puis on peut profiter des enfants. Le plus dur c'est d'arrêter de se lever à 6 heures du matin. Quand on ne connaît pas son remplaçant, on est un peu stressé quand même, explique l'agriculteur à France Bleu Nord. Il vient un peu avant avec nous pour qu'on travaille ensemble, pour traire ensemble, donner à manger, faire le tour. Après c'est pas trop compliqué..."  

Il faut quelqu'un de courageux, de sérieux et puis quelqu'un qui s'y connaît un peu.

Matthieu Crépin

à France Bleu Nord

Une fois encore, c'est Guillaume Langlois, 31 ans qui assure le remplacement. L'agriculteur va prendre quelques jours de repos avant les récoltes et pour que tout se passe bien pendant son absence, il donne toujours des consignes de sécurité. Il a même fait des fiches explicatives pour éviter tout problème. "J'arrive le matin à 6 heures, je traie, je donne à manger aux vaches puis je fais le tour et je fais la même chose le soir. C'est une habitude à prendre, et puis petit à petit, on crée des liens avec les agriculteurs", explique Guillaume Langlois. En cas de soucis, si un vélage se passe mal, par exemple, il appelle l'agriculteur.

Des remplacements en CDI

Guillaume fait des remplacements toute l'année, il tourne dans plusieurs fermes, il est salarié en CDI de l'Association du service de remplacement Flandres Lille dirigée par Dominique Paccou. "La difficulté, c'est de trouver le personnel adapté. Compétent et motivé par l'élevage. On y arrive car on a des agriculteurs comme Matthieu qui sont prêts à former les remplaçants. Les freins, c'est la motivation de l'agriculteurs à partir, à laisser son exploitation et il y a aussi l'aspect financier."

Matthieu a dû débourser environ 500 euros pour se faire remplacer. Pour aider les agriculteurs à partir, l'État a mis en place un crédit d'impôt qui leur rembourse la moitié des frais engagés.

Avant les récoltes, certains agriculteurs s'offrent des vacances - Marie-Jeanne Delepaul

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