Pesticides : la justice reconnaît l'origine professionnelle de la maladie de Parkinson d'un ex-employé agricole
Marcel Geslin, mort l'an dernier à l'âge de 74 ans, avait travaillé pendant trente-sept ans dans une entreprise arboricole, où il entretenait les vergers.
A l'échelle nationale, il n'existe aucune donnée statistique publique sur les maladies professionnelles liées aux produits phytosanitaires. Pourtant, Marcel Geslin, un ancien employé arboricole, mort l'an dernier à 74 ans, a obtenu lundi 11 mars la reconnaissance par la justice de l'origine professionnelle de sa maladie de Parkinson, a indiqué sa famille à l'AFP.
"Ce n'est pas qu'une victoire pour l'honneur. Nous souhaitons qu'elle contribue à faire évoluer la législation sur les maladies professionnelles liées aux produits phytosanitaires, afin que ce qui est arrivé à mon frère n'arrive plus", a commenté Michel Geslin, frère et tuteur de Marcel, qui a mené le combat administratif pour obtenir cette reconnaissance devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) du Maine-et-Loire.
Employé pendant trente-sept ans dans la même entreprise arboricole à Loiré (Maine-et-Loire), où il a passé toute sa vie, Marcel Geslin était préposé à l'entretien des vergers, la taille, l'éclaircissage, la cueillette. "Il ne manipulait pas lui-même les produits phytosanitaires. Mais, comme tous les employés à l'époque, il travaillait dans les rangs pendant et après les traitements", rapporte Michel Geslin.
"Un parcours du combattant"
Apparus en 2008 après son départ en retraite, les troubles de Marcel Geslin ont été diagnostiqués "de type Alzheimer" avant d'être requalifiés en "maladie de Parkinson" quelques années plus tard, entraînant l'ouverture d'une demande de reconnaissance en maladie professionnelle provoquée par les pesticides.
"Cette reconnaissance nous a été refusée une première fois en 2017 parce que le certificat initial de son médecin traitant n'avait fait mention que de 'troubles de mémoire'. Alors même que la Mutualité sociale agricole disposait de tous les avis des spécialistes", regrette Michel Geslin. Un deuxième refus est opposé à la famille en 2018 pour des questions de délai d'instruction. C'est l'avis du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles de Bretagne, où le cas de Marcel Geslin a été délocalisé, qui s'est révélé décisif.
"C'est un cas emblématique car il montre que les organismes de protection sociale agricole, bien que parfaitement informés, préfèrent laisser filer. Pour qui veut faire reconnaître sa maladie, c'est un parcours du combattant", assure Michel Besnard, porte-parole du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l'Ouest, lequel revendique 14 reconnaissances auprès des Tass de la région depuis sa création il y a quatre ans.
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