"On dirait que quelqu'un est passé avec un chalumeau" : dans les Pyrénées-Orientales, plusieurs centaines d’hectares de vignes ont brûlé à cause de la canicule
La chaleur a calciné des parcelles entières de vigne. Un sinistre pour lequel les agriculteurs ne sont en général pas assurés.
Des vignes calcinées à cause des fortes chaleurs : la catastrophe est inédite dans les Pyrénées-Orientales. Vendredi 28 juin le thermomètre a dépassé les 42 degrés. En quelques heures, ce sont des parcelles entières qui ont changé de couleur, du vert foncé au jaune pâle. Les feuilles ont séché sur pied, elles se brisent au contact de la main.
"Le travail de toute une année est perdu"
"La vigne est brûlée. On dirait qu'il y a eu un incendie, constate Francis Bonnet, le président de la cave coopérative d’Estagel. Il y a certaines souches qui ont séché, et on voit des grappes qui sont carrément brûlées." Son téléphone sonne sans arrêt depuis vendredi soir. Au bout du fil, des viticulteurs inquiets. Ils ont perdu 20, 40 parfois 80% de leur récolte, à cause de ce phénomène absolument inédit.
À cette époque là, d'une telle ampleur, on n'a jamais vu un phénomène comme ça
Francis Bonnet
"C'est carrément le raisin qui a été impacté par la chaleur, et qui a été cramé par le soleil", observe David Drille, qui déplore d'énormes dégâts dans les 25 hectares qu'il exploite à Tautavel. "On dirait que quelqu'un est passé avec un chalumeau sur mes récoltes, poursuit le viticulteur. Là, il y a le travail de toute une année qui est perdu. La perte est de 80%. Moi, du haut de mes 35 ans, c'est la première fois que je vois ça. Là j'ai envie juste de baisser les bras. Est-ce que je vais pouvoir continuer mon travail, vu la perte de rémunération due à cette perte exceptionnelle de récolte ?"
Un état des lieux pour connaître l'ampleur des dégâts
Le phénomène est tellement rare que l'immense majorité des viticulteurs n'est pas assurée contre ce type de risque. C'est trop cher, explique David Drille. "Il faudrait que les pouvoirs publics se rendent compte que les agriculteurs ne sont pas payés au prix où ils le devraient, donc n'ont pas la rémunération qu'ils devraient avoir, et donc du coup vont parfois au plus court et au plus simple, affirme le viticulteur. Oui, maintenant on s'assure, mais on s'assure pour le risque qu'on connaît le plus, la grêle. Et on ne s'assure pas à des hauteurs plus importantes. Il faut que ce soit pris en charge par les puissances publiques."
Un état des lieux est en cours pour connaître l’ampleur exacte des dégâts. Les viticulteurs sinistrés sont invités à prendre des photos de leurs vignes sinistrées et à se déclarer en mairie. La profession espère obtenir une reconnaissance en calamités agricoles.
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