Néonicotinoïdes : les apiculteurs dénoncent "un véritable scandale" et craignent de nouveaux "dégâts collatéraux"
Gilles Lanio, président de l'Union nationale de l'apiculture française, regrette le retour en arrière du gouvernement. Il dénonce "un véritable scandale".
Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a affirmé, lundi 26 juin, que les interdictions de néonicotinoïdes ne seraient pas levées. Cette déclaration ferme la porte au souhait du ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, lundi matin, de revenir sur la loi interdisant ces insecticides.
Stéphane Travert estime que la législation française n'est pas conforme au droit européen et que certains pesticides n'ont pas de produits de substitution. Les néonicotinoïdes sont accusés par les apiculteurs d'être, notamment, des tueurs d'abeilles.
"Aujourd'hui, on est entrés dans un tout insecticide"
Gilles Lanio, président de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), regrette le retour en arrière du gouvernement sur ce sujet et dénonce, lundi, sur franceinfo "un véritable scandale". "Il y a quand même une étude allemande qui, ces derniers temps, nous a montrée que 80% de la biomasse des insectes volants avaient disparu. Qu'attend-on ? Qu'on soit au fond du gouffre ? Les abeilles étaient un témoin de cette dégradation spectaculaire de notre environnement, et on va continuer."
Pour le représentant des apiculteurs, c'est au gouvernement français d'ouvrir les discussions avec l'Europe à propos de ces pesticides tueurs d'abeilles. Gilles Lanio affirme aussi que des substituts peuvent remplacer ces insecticides dans beaucoup de secteurs. "Aujourd'hui, on est entrés dans un tout insecticide, tout pesticide, et on s'aperçoit que depuis qu'on livre cette guerre chimique à tous ces "ravageurs des cultures", ils se sont multipliés par 3 voire par 4. Les dégâts collatéraux sont considérables", a-t-il déclaré.
L'Unaf déplore également l'utilisation de néonicotinoïdes par prévention dans les cultures. "On les emploie dans des traitements systémiques, vous ne savez même pas s'il y aura un agresseur ou une maladie, ou quoi que ce soit sur la culture. On enrobe les graines avec ça, des fois qu'il y aurait quelque chose. C'est un peu comme si on venait bourrer la population de médicaments, des fois qu'il y aurait une épidémie de quelque chose. Cet usage abustif et massif est très malsain pour l'environnement".
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