Malgré la sécheresse, les niveaux des nappes phréatiques sont "sur des valeurs très positives" selon un hydrologue
Les températures caniculaires ne vident pas pour autant les nappes phréatiques selon Philippe Vigouroux, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières.
Malgré l'épisode de canicule que traverse la France cet été, les niveaux des nappes phréatiques "se trouvent sur des valeurs très positives", explique à franceinfo Philippe Vigouroux, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières. Les pluies tardives du printemps seraient responsables de cette stabilité face à la sécheresse.
franceinfo : On a actuellement 39 départements concernés par des restrictions d’eau. Est-ce que la situation est préoccupante ?
Philippe Vigouroux : Disons que la période estivale est très habituellement sujette à la mise en place d’arrêtés sécheresse et cette année 2018 ne fait pas exception. Mais sur les 39 départements, les restrictions sont distinctes d’un département à l’autre avec de nombreux départements qui sont en simple vigilance. C’est-à-dire que c’est une information aux particuliers. Je crois qu’il faut beaucoup sensibiliser nos concitoyens sur le fait que l’eau est un bien à respecter. Et puis il y a bien sûr quelques secteurs où on a des alertes renforcées, voire des situations de crise, et où certaines alimentations en eau pourront poser des difficultés.
Nous avons eu beaucoup de pluie cette année, et beaucoup de neige en montagne, est-ce que cela a eu un impact sur les niveaux actuels des nappes phréatiques ?
Oui, il est très important de noter qu’on a eu des précipitations très importantes au cours du printemps et tardivement jusqu’au mois de mai, voire juin. Et donc on a eu une recharge efficace de nos nappes phréatiques, dont les niveaux aujourd’hui en pleine période estivale se trouvent sur des valeurs très positives. Donc on a pu profiter de cette recharche hivernale qui a duré.
Combien de temps une nappe phréatique met-elle pour se remplir d'eau, ou pour en perdre ?
Le cycle hydrologique c’est douze mois, donc on a six mois environ de septembre à mars où on a une recharge des nappes, et ensuite six mois pendant lesquels on peut exploiter ces réserves avec une période estivale qui correspond aux basses eaux. Aujourd’hui on est en période de basses eaux mais avec des niveaux qui sont relativement haut parce que la végétation - et l’agriculture notamment - a bénéficié de pluies tardives aux mois de mai et juin, et donc les nappes ont été moins sollicitées à cette période.
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