La pêche électrique, une pratique très controversée en Europe
L’Union européenne veut ouvrir la voie au développement de la pêche électrique, mais la France s’y oppose.
En Europe, treize milliards de kilos de poissons sont pêchés chaque année. Pour pêcher plus, et donc gagner plus, l’Union européenne veut développer la pêche électrique sous la pression des pêcheurs hollandais. Le 21 novembre dernier, la commission de la pêche du Parlement européen a voté en faveur du développement de cette pratique.
Cette technique consiste à lancer un filet qui parcourt les fonds marins et envoie une décharge électrique aux poissons. Avec une productivité plus élevée, la pêche électrique permettrait d’augmenter les profits.
Pourtant, en 1998, l’UE l’avait interdit, comme les États-Unis, le Brésil ou la Chine. Mais depuis 2007, sous la pression des lobbies, des dérogations ont été accordées et permettent de pratiquer la pêche électrique à titre expérimental sous certaines conditions. Elle a notamment été autorisée en mer du Nord, faisant ainsi le bonheur des pêcheurs néerlandais.
Pour les Hollandais, la pêche électrique est respectueuse de l’environnement.
Pour promouvoir cette pêche, les Hollandais mettent en avant la protection de l’environnement. En effet, la pêche électrique permettrait de réduire les émissions de CO2, comme le fait remarquer le néerlandais Pim Visser, président de l’Association européenne des organisations de producteurs à la pêche (AEOP) : « C’est une économie de 50 % en carburant donc ça nous aide à respecter les accords de Paris. »
Mais cet avis n’est pas partagé par tout le monde. Pour certains pêcheurs et ONG, notamment français, elle serait davantage brutale pour l’environnement.
En France, « nous ne défendrons pas la pêche électrique »
Les pêcheurs du nord de la France sont inquiets et accusent les pêcheurs néerlandais de vider les fonds marins : « Pour eux c’est de la pêche douce, mais pour nous, non. Nous, c’est la destruction. » En plus de mettre en péril les ressources, la pêche électrique serait également responsable des mauvais traitements sur les poissons.
Par conséquent, le gouvernement français s’oppose à cette technique. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, a affirmé qu’il ne soutiendrait pas l’initiative de l’UE : « Aujourd'hui la position de la France, elle est claire. Nous ne défendons pas la pêche électrique ».
Reste à savoir si la France aura suffisamment de poids pour empêcher le développement de cette technique.
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