L'avenir du glyphosate est discuté à Bruxelles ; un comité d'experts doit se réunir ce jeudi 5 octobre et demain, et donner des recommandations sur l'autorisation ou non de cet herbicide, l'un des plus utilisés au monde et soupçonné de provoquer le cancer.
Interdiction ou pas, aujourd'hui, beaucoup d'agriculteurs n'imaginent plus pouvoir se passer du glyphosate. C'est le cas de Vincent Guyot, qui détruit les mauvaises herbes dans son champ en pulvérisant le produit. "Des produits autres que le glyphosate pour détruire le chardon dans les cultures, il y en a, ils ont une efficacité moindre et un coût nettement supérieur. Donc on va perdre énormément en compétitivité. Pour moi, c'est une solution écologique parce qu'elle permet de moins travailler mon sol, d'utiliser moins de gasoil, et d'heures de tracteur", fait valoir l'agriculteur.
Une pétition a recueilli plus de 1,3 million de signatures
Pourtant, d'autres voix s'élèvent pour dire qu'une autre stratégie sans désherbant puissant, c'est possible. Depuis dix ans, Bernard Lozier, lui, pratique un arrachage mécanique des plantes indésirables à Plessis-Grohan (Eure) : "Effectivement, on a un petit peu moins de rendement, mais comme on a beaucoup moins de charges de produits chimiques, la marge au bout du compte est exactement la même qu'en circuit traditionnel, et moi j'ai réduit de 60% l'utilisation des produits chimiques", invoque le porte-parole de la confédération paysanne de l'Eure.
Au nom du principe de précaution, des écologistes demandent l'interdiction du glyphosate. En Europe, plus de 1,3 million de personnes ont signé une pétition dans ce sens. Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, s'était déjà prononcé contre l'utilisation de ce produit. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, quant à lui, confirme ce matin la position française : "Il y a aura un vote au niveau de la Commission européenne, et la France votera non, contre le renouvellement à dix ans du glyphosate". Et espère le soutien de quelques poids lourds européens pour obtenir l'interdiction avant le 31 décembre.
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