Jean-Marc Ayrault chahuté par des éleveurs à Rennes
La visite a tourné court ce jeudi à Rennes pour Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre a été sifflé, hué, insulté par une foule d'agriculteurs en colère au salon international de l'élevage (Space). Fragilisée notamment par la suppression d'aides européennes, la filière a exprimé son mécontentement à l'égard du chef du gouvernement et du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui l'accompagnait.
"Nous dénonçons cette arrogance du gouvernement qui nous dit que tout va bien alors que nous sommes en train de couler." Un dirigeant d'une entreprise de transport d'animaux
Des centaines d'éleveurs et de salariés d'entreprises avicoles et porcines -dont Doux et Gad, toutes deux en redressement judiciaire- avaient fait le déplacement pour témoigner au gouvernement de leurs inquiétudes. Ils attendaient la délégation dans un hall mais la visite fut tellement brève, qu'ils ne se sont pas croisés.
Jean-Marc Ayrault n'était pourtant pas venu les mains vides au Space. Lors de son discours, il a annoncé notamment un plan d'action pour la filière volailles, avec des mesures d'urgence pour les accouveurs (ceux qui font naître les poussins) et les organisations de producteurs.
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Mais rien n'a été annoncé pour les deux entreprises les plus touchées: Doux et Tilly-Sabco. Au ministère de l'Agriculture, on explique que ces entreprises ne peuvent pas bénéficier de ces aides d'urgence, la première parce qu'elle est en redressement judiciaire, la seconde parce qu'elle a récemment bénéficié d'aides à la restructuration.
Jean-Marc Ayrault a aussi eu un mot pour la filière porcine : "Je leur dis que l'Etat n'abandonne personne" et fera tout pour "sauver l'emploi" en référence aux difficultés de la société d'abattage de porcs Gad SAS. Même s'il a reconnu que "la puissance publique ne peut pas se substituer aux dirigeants de ces entreprises" . Il a tout de même confirmé pour le secteur porcin qu'il sera à l'avenir plus facile d'agrandir ou d'ouvrir une porcherie.
"Le modèle agricole breton n'est pas mort !"
Sur le sujet très attendu de la future Politique agricole commune (PAC) 2014-2020, le Premier ministre a rappelé qu'une "grande marge de manoeuvre est laissée aux Etats membres" pour la mettre en oeuvre. Et il a promis que l'enveloppe de 63 milliards d'euros destinée à la France sera utilisée "au maximum au bénéfice de l'élevage et de l'emploi" .
Les derniers arbitrages à ce sujet devraient être rendus en octobre par Stéphane Le Foll. Enfin, Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes, a évoqué la possibilité du plan spécifique pour la Bretagne, première région agricole et agroalimentaire, à "formaliser" d'ici la fin de l'année. "Le modèle agricole breton n'est pas mort!" a-t-il lancé, avant de quitter précipitamment le salon.
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