Intempéries : "Il faut financer des dispositifs de prévention partout", souligne le réseau national des chambres d'agriculture
De nombreuses exploitations agricoles en France ont été touchées ce week-end par de violents orages.
Après les violents orages de ce week-end et les dégâts importants dans les cultures, "il faut financer des dispositifs de prévention partout", a déclaré sur franceinfo Sébastien Windsor, président du réseau national des chambres d’agriculture. Des dispositifs comme "des filets paragrêles ou des ventilateurs contre le gel" qui coûtent "très chers". Il propose donc d'aider les agriculteurs et de financer la recherche dans ce domaine. L'autre élément important concerne les assurances et les indemnisations. "Il faut une indemnisation plus pérenne", déclare Sébastien Windsor.
franceinfo : Après ce week-end d’intempéries, vous allez aider à mettre en place les indemnisations de l’Etat ?
Sébastien Windsor : On va commencer par essayer de recenser l’ampleur des dégâts, puisque ça touche la viticulture, mais aussi l’arboriculture, les grandes cultures, les productions de légumes. il n’y a quasiment pas de secteurs ni de zones épargnés en France, ce qui est rare. Après, on a besoin de mettre en place ces mesures. Repousser les prêts garantis par l’Etat, c’est indispensable, mais pour ceux qui sont le plus touchés, et touchés à répétition, il va falloir aller au-delà et faire appel à une forme de solidarité nationale.
On est en train de mettre en place un dispositif assurantiel plus performant pour 2023. Mais ceux qui ont été touchés par la crise Covid ou par les épisodes climatiques de ces deux dernières années ne peuvent pas attendre. Il faut agir sur les prêts mais aussi sur des exonérations de charges par exemple.
Face à cet enchaînement de catastrophes climatiques, l'indemnisation doit donc s'adapter ?
Il faut une indemnisation plus pérenne avec une forme de solidarité nationale quand les phénomènes deviennent plus forts. Et puis le deuxième point indispensable, c’est qu’aujourd’hui, on indemnise les agriculteurs en fonction de leurs rendements passés. Mais il faut sortir de ce système-là. Quand ils ont subi des incidents climatiques dans le passé, il y a des agriculteurs qui ne sont plus assurables sur grand-chose. Si vous avez 100% de votre récolte détruite une année et 50% l’année suivante, vous faites tellement baisser votre système de référence du calcul de l’assurance que vous ne pouvez quasiment plus rien toucher.
Faut-il aussi améliorer la prévention ?
Il y a un nouveau système d'assurance qui doit être mis en place à partir de 2023 pour toutes les cultures, qui a été préparé suite au gel de l'an dernier. Mais on ne peut pas tout faire reposer sur l’assurance. Le changement climatique amène une multiplication des incidents. Il faut donc aussi se prémunir contre le dérèglement climatique. Contre les incidents de grêle, on peut avoir des filets paragrêles en arboriculture par exemple, mais ça coûte extrêmement cher.
Et puis ce n’est pas seulement par rapport à la grêle, par rapport à la sécheresse ou aux fortes chaleurs aussi. À cet égard, le fait de pouvoir stocker l’eau l’hiver pour la réutiliser l’été est indispensable. ll faut aussi accompagner les agriculteurs sur leurs variétés, leur système. Il faut continuer à financer la recherche et aider l’investissement chez les agriculteurs sur des outils qui permettront demain de prévenir ces épisodes. De l’irrigation jusqu'aux filets, mais aussi les ventilateurs pour lutter contre le gel. Il faut financer des dispositifs de prévention comme cela partout. Ça coûtera très cher et il faut aider les agriculteurs. On n'est qu’au début du changement climatique, on n'est aussi qu’au début des solutions.
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