Intempéries : des agriculteurs à la recherche de plantes résistantes aux aléas climatiques
Les saints de glace, qui ont lieu du 11 au 13 mai, sont redoutés par les agriculteurs, qui craignent qu'il fasse froid ou qu'il gèle, compromettant ainsi les récoltes. Face au dérèglement climatique, certains misent sur des semences résistantes au gel et des espèces d'arbres à floraison tardive.
Des arbres entièrement recouverts de gel, des bourgeons stoppés net dans leur croissance... Cette année, la vague de froid du mois d'avril a fait beaucoup de dégâts dans les vergers et les vignes, comme à Collonges-au-Mont-d'Or (Rhône). Chez Valentine Prinet, pépiniériste, les gelées tardives ont anéanti une partie de la production. Sur son exploitation, certains arbres ont pourtant bien résisté au gel, notamment des espèces exotiques comme le jujubier, un arbre fruitier chinois.
Des plantes qui résistent mieux aux périodes de chaleur et de froid
Planter non pas une, mais plusieurs dizaines de variétés dans le même champ, dont certaines résisteront mieux que d'autres aux périodes de chaleur et de froid : serait-ce là une solution face aux aléas climatiques ? "On va avoir des épisodes à la fois de gel tardif, des vents beaucoup plus violents. C'est cette diversité qui va faire qu'on va s'en sortir", explique Valentine Prinet. Alors, comment identifier ces arbres, ces fruits et ces légumes du futur insensibles aux caprices de la météo ? À Charly, des botanistes y travaillent. Leur jardin est un laboratoire : 4 000 espèces s'y trouvent. Les botanistes étudient leur comportement tout au long de l'année.
"Pour les pommes, mais c'est vrai pour tous les autres arbres fruitiers, on va chercher à trouver les variétés les plus tardives possible, c'est-à-dire qu'ils vont vraiment bourgeonner le plus tard possible dans l'année. Plus elles vont attendre, plus on a de chance que le gel soit passé", précise Stéphane Crozat, directeur du centre de ressources de botanique appliquée. Pour trouver ces variétés adaptées au changement climatique, il faut parfois regarder en arrière, avec des plantes anciennes qui ne sont plus cultivées depuis l'essor de l'agriculture intensive, par exemple.
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