Hollande au sommet de l'élevage : des mesures et des huées
François Hollande ne s'attendait probablement pas à un pareil accueil. En visite au Sommet de l'élevage, à Cournon-Auvergne, le président français a été accueilli par une salve de huées et de sifflets.
François Hollande fait face à la colère des laitiers
Parmi la centaine de personnes massées à l'entrée de la Grande Halle d'Auvergne, plusieurs ont conspué le chef de l'Etat à son arrivée sur les lieux, criant "démission ", ou "Le Pen ! ". Quelques autres ont au contraire applaudi le président et au milieu de la foule, certains se sont adressés au Président.
- "On est sous-payé, on survit, on ne vit plus ", lui a dit un laitier.
- "Moi je suis là pour ça, pour entendre, et pour donner des réponses. C'est bien, c'est important, sinon ce n'est pas la peine de se déplacer. Il faut que les gens puissent venir à moi, me poser des questions ", rappelle François Hollande. Il y a quelques semaines, Jean-Marc Ayrault avait lui aussi été chahuté par des éleveurs, à Rennes.
► ► ► A LIRE | Jean-Marc Ayrault chahuté par des éleveurs à Rennes
Un milliard d'euros en tout
Mais François Hollande avait un peu plus tôt déclaré être venu "adresser un message de confiance aux agriculteurs ", notamment avec une politique agricole commune (PAC) "qui peut avoir des conséquences heureuses ". C'est donc ce qu'il a fait, en exposant de nombreuses mesures en faveur des petites exploitations et en particulier de l'élevage.
"J'ai fait mon calcul, ça représentera près d'un milliard d'euros chaque année qui seront réorientés" (Hollande)
"Toutes les mesures que je viens d'annoncer permettront d'encourager les éleveurs. J'ai fait mon calcul, ça représentera près d'un milliard d'euros chaque année qui seront réorientés " et cela aura "des effets significatifs pour nos éleveurs ", a souligné le chef de l'Etat.
► ► ► A LIRE | Les éleveurs et leurs bêtes marchent sur Paris pour montrer leurs difficultés
Parmi les mesures annocées par Hollande, on peut notamment citer :
le soutien aux petites et moyennes exploitations , symbolisé par une mise en place d'une "surprime" sur les 52 premiers hectares, mais aussi par une enveloppe rallongée qui aidera tout particulièrement les jeunes agriculteurs à s'installer.un lissage des disparités entre agriculteurs; auparavant, certains reçevaient 375 euros d'aide et d'autres à peine 150 euros. Décision du chef de l'Etat : les aides devront converger à 70% avant 2019. une multiplication par deux du budget pour les pratiques environnementales et le bio .
L'exception agricole
François Hollande a souhaité faire de l'élevage sa priorité. Dans ce sens, il a affirmé qu'il ferait tout pour que l'agriculture soit préservée dans le cadre des négociations commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis.
Le monde agricole français craint en effet que l'accord de libre-échange menace le modèle agricole et alimentaire français. "Ce qui nous inquiète, c'est l'opposition de deux modèles agricoles. (...) Est-ce qu'on veut du poulet javel ou du poulet label ? " avait notamment déclaré Xavier Beulin, président de la FNSEA en juillet dernier, en référence à la pratique consistant à plonger les poulets dans une solution chlorée, courante aux États-Unis mais interdite en Europe.
Le Président de la République a donc apporté des garanties de ce point de vue-là : "J'ai fait en sorte que la culture puisse être reconnue comme une exception dans la négociation, je ferai également tout pour que l'agriculture puisse être préservée dans la négociation avec les États-Unis " car "nos produits ne peuvent pas être abandonnés aux seules règles du marché ". Après toutes ces annonces, François Hollande est tout de même parti sous quelques applaudissements.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.