Ferme de 4 000 vaches en Saône-et-Loire : "Arrêtons de faire des fermes-usines qui n'ont aucun sens"
Un éleveur de Digoin veut agrandir son exploitation pour accueillir plus de 4 000 bovins. Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, dénonce un système agricole sans avenir et un manque de respect de la condition animal.
Un agriculteur de Digoin, en Saône-et-Loire, veut obtenir l'autorisation d'accueillir près de 4 000 vaches pour les exporter vers le Maghreb et la Turquie. Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne qui organise une manifestation mardi 7 novembre contre ce projet, a demandé sur franceinfo qu'on cesse "de faire des fermes-usines qui n'ont aucun sens, ni social ni sociétal."
"Un système du passé"
Le commissaire enquêteur chargé de l'enquête publique a émis lundi un avis négatif en remettant son rapport en préfecture, a appris France Bleu Borgogne. Le préfet a maintenant jusqu'à fin janvier 2018 pour rendre sa décision.
"Depuis des années, le monde agricole se construit dans une fuite en avant. Il faut toujours plus de vaches, plus de terrains, plus d'hectares pour pouvoir vivre de moins en moins bien", a dénoncé Laurent Pinatel. Il faut arrêter d'avoir des œillères. Il faut se dire que le système agricole dans lequel on s'est inscrit jusqu'à maintenant est un système du passé qui n'a pas d'avenir."
Ce sont 4 000 bovins qu'on va mettre dans un même bâtiment et qu'on va transporter, emmener de l'autre côté de la Méditerranée. Il n'y a aucun respect de l'animal.
Laurent Pinatelà franceinfo
Laurent Pinatel ne parle pas pour autant de maltraitance mais "on sait bien que la concentration d'animaux induit une propagation plus rapide des maladies", explique-t-il.
Des éleveurs fragilisés ?
Ce projet, qu'il juge surdimensionné, fragilise, également les éleveurs de Saône-et-Loire, a-t-il estimé. "Est-ce que cela va garantir un avenir aux éleveurs de la zone charolaise qui est une zone qui est très impactée par la crise agricole ? Eh bien non !", a-t-il estimé.
"Il faut réorienter les politiques publiques pour aller faire plus de qualité, a-t-il demandé. Il faut que l'Etat, l'Europe réoriente les aides publiques pour accompagner cette montée en gamme, le changement de système qu'on attend depuis les années 60."
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