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Environnement : les députés votent la disposition clé sur le retour des néonicotinoïdes

Le projet de loi autorise la réintroduction temporaire des insecticides tueurs d'abeilles pour sauver la filière betterave. Le vote solennel sur l'ensemble du texte se déroulera mardi, après les questions au gouvernement. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestants ont déployé une banderole pour protester contre la réintroduction des néonicotinoïdes, le 23 septembre 2020, à Paris. (THOMAS COEX / AFP)

Les députés ont dit oui. L'Assemblée nationale a finalement voté dans la nuit de lundi 5 à mardi 6 octobre, la disposition clé du projet de loi permettant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes pour sauver la filière betterave.

Le vote solennel sur l'ensemble du projet de loi, aura lieu mardi, après les questions au gouvernement. "C'est un texte difficile, important, qui ne veut pas opposer économie et écologie, selon le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie. La question est celle de notre souveraineté." En raison de la prolifération d'un puceron vert vecteur de la maladie qui affaiblit les plantes dans de nombreuses régions, les betteraves issues de semences non enrobées d'insecticide sont atteintes de "jaunisse".

"Aujourd'hui, il n'existe pas d'alternative"

La réintroduction de semences enrobées avec des néonicotinoïdes doit permettre de protéger les rendements sucriers. Ce type de pesticide, réputé tueurs d'abeilles, a été interdit en 2018. Le gouvernement a dû rétropédaler, en s'appuyant sur le règlement européen sur les phytosanitaires permettant de déroger à l'interdiction, potentiellement jusqu'en 2023.

"On est tous contre" ces insecticides, a convenu le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie. Mais "aujourd'hui, il n'existe pas d'alternative" chimique ou agronomique suffisamment efficace, a-t-il assuré. La baisse des rendements induite menace la pérennité de la filière sucrière française, qui emploie 46 000 personnes, dont une bonne partie dans des usines de transformation, estime la profession. Or, pour le gouvernement, "tuer une filière française pour importer des sucres polonais, allemands ou belges", n'est pas une option.

"Il ne faut pas être dans le dogme et [il faut] faire en sorte que la France reste un grand pays agriculteur", a souligné Christian Jacob, chef de file des députés LR qui soutiennent le texte du gouvernement. A l'inverse, la gauche a présenté un front uni contre la mesure. Le patron du groupe LFI Jean-Luc Mélenchon a défendu en vain une motion de rejet préalable du projet de loi, jugeant qu'"une faute va se commettre" et promettant une action devant la Cour de justice de la République.

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