Derrière nos étiquettes : les laits locaux le sont-ils vraiment ?
Les filières de laits dits "locaux" ne le sont pas toujours à 100%. Mais ces initiatives pour mieux rémunérer les éleveurs plaisent de plus en plus aux consommateurs.
Pour faire leur choix, de nombreux Français privilégient les laits présentés comme équitables et locaux. "97% du lait consommé en France est français (…) et nos importations de lait ont chuté de 60% entre 2015 et 2018", note sur le plateau de France 3 la journaliste Dorothée Lachaud. Mais certaines indications de provenance semblent illogiques, comme un lait produit et commercialisé en Vendée, mais mis en bouteille dans l’Indre, à 300 kilomètres de là.
Guillaume Voineau est éleveur à Beaufou (Vendée) et s’est engagé depuis 2018 dans l’initiative "Juste et Vendéen", qui propose au consommateur un lait de sa région en rémunérant mieux les éleveurs. "Ça permet à tous les éleveurs engagés d’avoir un retour de 1000 euros sur l’année, et ça montre qu’on peut arriver à rémunérer les producteurs, mais il faut qu’il y ait une transparence et un engagement du côté des consommateurs et des éleveurs", explique-t-il.
Le 100% local requiert de lourds investissements
Il n’existe pas de laiterie spécialisée dans la mise en bouteille en Vendée. Le lait est donc embouteillé à Val-Fouzon (Indre), un grand site industriel où sont conditionnés 350 millions de litres de lait par an, dont un petit million pour le lait "Juste et Vendéen". L’industriel assure que chaque lait est tracé, et n’est pas mélangé. En Loire-Atlantique, certains éleveurs ont réussi à fonder leur propre laiterie, au prix de plusieurs années difficiles et d’importants investissements.
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