Tarn-et-Garonne : rassemblement de centaines d'agriculteurs contre la révision d’une subvention européenne
Des centaines d'agriculteurs ont manifesté à Montauban, lundi 14 novembre, contre la révision d'une aide européenne. Certaines communes éligibles à cette aide en raison de spécificités locales pourraient ne plus la percevoir. Bruxelles doit valider cette décision en 2018.
Plusieurs centaines d’agriculteurs se sont rassemblés, lundi 14 novembre, à Montauban dans le Tarn-et-Garonne. À l'appel de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA), ils ont manifesté avec leurs tracteurs pour dénoncer la révision de la carte des zones défavorisées demandée par l'Union européenne. Certains manifestants ont arboré des banderoles avec cet appel : "Touche pas à ma zone défavorisée".
L'énervement et l'inquiétude ont pris le dessus
Les agriculteurs ont commencé à jeter du fumier sur les voitures de police. Arrivés à la préfecture, un tracteur a tenté de viser le bâtiment, il a été arrêté par le camion à eau des CRS. Après une deuxième salve, les policiers ont répliqué avec leurs bombes lacrymogènes. La préfecture et la trésorerie de Montauban ont été fermées par précaution, ainsi que de nombreuses rues du centre-ville.
Le Tarn-et-Garonne particulièrement touché
Les manifestants ont fait le choix de Montauban parce qu’il s’agit de l’ancien fief de Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales. Le Tarn-et-Garonne est aussi l’un des départements français les plus touchés par cette révision du règlement relatif au développement rural. Les tracteurs transportaient des déchets végétaux et du fumier. La préfecture, la trésorerie et plusieurs rues du centre-ville ont été fermées par précaution. A l'été 2016, les producteurs de lait s'étaient déjà fait entendre pour réclamer une revalorisation des prix du lait.
Moins d'aides après la révision des cartes
Sur 188 communes du Tarn-et-Garonne qui percevaient en moyenne de 6 000 à 10 000 euros par exploitation d’élevage, seules 23 pourraient continuer à toucher cette somme après la révision de la carte des zones défavorisées pour l'élevage. "C’est souvent le seul revenu qui [nous] permet de [nos] courses", a raconté un éleveur mécontent.
Les zones dites défavorisées sont des secteurs soumis à des contraintes naturelles (ZSCN), où les rendements sont moins élevés à cause de spécificités locales. Dans ces zones, les agriculteurs sont éligibles à des aides compensatoires de l'Union européenne liées à ces handicaps naturels (les zones de montagne, les zones défavorisées simples et les zones affectées de handicaps spécifiques) depuis 1975.
Mais Bruxelles a demandé aux Etats de revoir la carte seulement pour les zones défavorisées simples (ZDS). Le nouveau zonage doit être validé le premier trimestre 2017, puis une carte de zone à contrainte spécifique doit être établie à l’automne 2017. Le tout devra être validé par Bruxelles en avril 2018.
Une nouvelle manifestation des agriculteurs est prévue à Nevers, dans la Nièvre, à la mi-décembre.
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