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Creuse : des agriculteurs retiennent quatre heures une contrôleuse d'exploitation pour protester contre des inspections jugées abusives

Les agriculteurs l'ont obligée à rester sur l'exploitation qu'elle venait contrôler en bloquant la route avec leurs tracteurs, leurs voitures, et quelques poubelles ornées de pancartes.

Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Creuse
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Temps de lecture : 1min
Blessac (Creuse). (CAPTURE ECRAN GOOGLE MAPS)

Une petite trentaine d'agriculteurs ont retenu pendant quatre heures, mardi 4 août, une contrôleuse de l'agence de paiement des aides européennes agricoles, à Blessac (Creuse), rapporte France Bleu Creuse. Ils ont ainsi protesté contre des contrôles sur leurs exploitations qu'ils jugent abusifs.

Entre 9h et 13h, ces membres de la coordination rurale, un syndicat agricole creusois, ont donc contraint une contrôleuse de l'Agence des services de paiement (ASP) - qui gère les aides européennes agricoles - à rester dans l'exploitation sur laquelle elle intervenait. Les agriculteurs l'ont empêchée de repartir en bloquant la route avec leurs tracteurs, leurs voitures, et quelques poubelles ornées de pancartes. Ils ont attendu l'arrivée d'un représentant de l'ASP, venu de Limoges, et d'un agent de la Direction Départementale des Territoires (DDT) de Guéret pour pouvoir libérer, après quatre heures d'attente.

Des aides retirées "pour une bricole"

Cette séquestration sans violence a été menée pour protester contre des contrôles sur les exploitations agricoles que les agriculteurs jugent abusifs, car trop fréquents et très contraignants selon eux. En cas d'anomalie sur les exploitations, même administratives, les aides perçues par les agriculteurs sont diminuées voire retirées. "On m'a supprimé 4 500 euros de prime, pour un petit bout de papier" témoigne un agriculteur. 

"À chaque contrôle c'est la boule au ventre, témoigne à France Bleu Creuse Emmanuel Jeandeaux, éleveur dans le secteur de Blessac. C'est une forte pression morale : même si on pense bien faire, les contrôleurs vont toujours aller trouver la petite bête, et ça se répercute financièrement. Perdre 500 ou 1000 euros sur une bricole, c'est très facile".

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