Colombie : le café contre la coca pour faire régner la paix
En Colombie, le gouvernement incite les paysans à abandonner la culture de la coca pour celle du café. France 2 a rencontré un petit producteur, sur les anciennes terres exploitées par les narcotrafiquants.
Nous sommes à quatre heures de route de Medellín, en Colombie, sur les terres du parrain de la drogue, Pablo Escobar. Un paradis vert pour les narcotrafiquants, mais aussi pour la guérilla des Farc. Les autorités ont décidé de changer le visage de la Colombie. En dépit de l'accord de paix, la zone n'est pas sûre et c'est escortés par l'armée que nous faisons les derniers kilomètres. Les combattants ont déposé les armes, mais il reste des dizaines de dissidents. Les militaires colombiens occupent désormais le terrain. Pendant 23 ans, Omar a cultivé la feuille de coca. Aujourd'hui, il récolte le café. Une révolution. Il a été l'un des premiers à sauter le pas.
60 000 familles ont sauté le pas
Il faut huit mois pour que le grain arrive à maturation. La récolte s'effectue ensuite sur trois mois. Une culture plus délicate que celle de la coca. Depuis un an et demi et la signature des accords de paix, 60 000 familles ont fait, comme lui, ce choix. Un plan de substitution accompagné par des mesures financières importantes. Plusieurs milliers d'euros les deux premières années, de quoi attendre les premières récoltes. Sur les 150 000 hectares de culture de coca en Colombie, un tiers a pour l'instant été éradiqué par les forces de l'ordre.
Omar avait 35 000 pieds de coca. Il en reste quelques-uns en lisière de son terrain. Un peu plus loin, envahis par les ronces, se trouvent les restes de son laboratoire. Par mois, il gagnait l'équivalent de 2 000 euros, une grosse somme où le salaire moyen est de 250 euros. Aujourd'hui, le café lui rapporte beaucoup moins. Mais la famille a déjà gagné quelque chose qui n'a pas de prix : ils ne vivent plus dans la peur des assassinats, des règlements de compte ou des arrestations. Dans cette région, la quasi-totalité des cultures de coca ont été éradiquées. C'est tout un village qui a accepté la substitution des cultures illicites et imaginé un modèle coopératif. Aujourd'hui, la population revit. Les policiers côtoient leurs ennemis d'hier.
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