"Ce n'est pas récoltable" : l'été pluvieux rend la moisson du blé difficile
Pour être récolté, le blé doit être sec. La météo capricieuse de ces derniers jours a fait prendre beaucoup de retard aux agriculteurs français.
"Tel que c'est aujourd'hui, ce n'est pas récoltable", assure Sébastien Jumel, céréalier avec son frère à Daméraucourt, dans l'Oise. L'été pluvieux que connaît la France ne fait pas les affaires des agriculteurs. Comme pour le vin, victime de maladies comme le mildiou qui vont faire chuter la production de 24% à 30%, la récolte du blé s'annonce difficile.
Les Hauts-de-France, la Normandie ou encore l'Île-de-France sont les régions les plus touchées. Dans ces zones de production, les agriculteurs n'ont pu récolter en moyenne que 30% de leur blé, alors qu'à cette époque de l'année normalement la moisson est terminée.
24 à 36 heures pour sécher
Le blé est pourtant à maturité, mais pour être récolté, il doit être sec. "Il faut au grain entre 24 et 36 heures pour sécher, explique Sébastien Jumel. Le souci c'est que si on le récolte humide, on va le mettre en tas, il va chauffer du fait de l'humidité et pourrir, explique l'agriculteur. Le deuxième phénomène, c'est que comme on a de la pluie tout le temps, les sols sont gorgés d'eau. En soirée, l'humidité a tendance à remonter dans la plante et le grain de blé reprend de l'humidité."
Le problème, c'est que si les frères Jumel attendent trop avant la récolte, le blé va finir par germer.
"Si le grain germe, il perd toutes ses qualités boulangères et meunières."
Sébastien Jumel, céréalierà franceinfo
"Là ça devient vraiment problématique, poursuit le céréalier. Ce qui stresse aujourd'hui le paysan, c'est qu'il travaille pendant un an à amener une culture jusqu'à sa récolte. Quand on sait que la récolte se fait en dix jours et qu'on n'est pas capables de les trouver, c'est pénible."
À cela s'ajoute cette année une qualité du blé assez inégale, avec parfois des petits grains. La faute, là encore, aux fortes pluies : "Si vous comparez avec un beau grain, on se rend bien compte que ça ne vaut rien, c'est pour de l'alimentation animale, et encore." Résultat, il sera difficile cette année de vendre le blé sur le marché meunier, celui des farines, pour le pain notamment. C'est pourtant celui qui rapporte le plus aux agriculteurs.
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