Sur les hauteurs de Dijon (Côte-d'Or), le viticulteur Manuel Olivier a déjà planté deux hectares et demi de vignes, et il prévoit d'en planter d'autres dans l'année. Cependant, une partie de ce vignoble pourrait perdre le droit à l'appellation Bourgogne. Les vins seraient produits sous le nom de coteaux bourguignons, beaucoup moins rentable. "Concrètement, ça peut diviser le prix de la bouteille finale par deux", explique-t-il. Le Dijonnais n'est pas la seule zone concernée, plusieurs vignobles sont visés par le projet de l'Institut national des appellations contrôlées (Inao).Une appellation créée en 1937Tous ceux situés au nord de la région, comme la Châtillonais, le Chablisien, le Jovinien ou le Tonnerrois pourraient ne plus bénéficier de l'appellation Bourgogne. Pour un responsable viticole, l'impact serait énorme. "C'est notre appellation socle. Les Bourgogne, c'est 4 500 vignerons et parmi eux, 50% font 100% d'appellation Bourgogne", explique Thiébault Huber. L'appellation est née en 1937 quand les AOC viticoles de la région ont été créées, mais la délimitation du vignoble n'a pas été terminée. C'est ce travail que l'Inao veut achever désormais.