Agriculture : court-on vers une inévitable artificialisation des sols ?
La France compte de moins en moins de fermes. Selon un rapport, plus d'un agriculteur sur quatre partira à la retraite d'ici 10 ans, et ne sera pas forcément remplacé. Conséquence, des millions d'hectares de terres pourraient changer de main, à cause notamment des droits de succession.
À Morey-Saint-Denis (Côte-d'Or), des vignes de grands crus appartiennent à une famille bourguignonne depuis 40 ans. Hubert Lignier, viticulteur, les a d'abord transmises à son fils. Il ignore si son petit-fils pourra prendre la relève. "Quand on entend parler des prix actuels, ça va être difficile pour les jeunes de s'étendre, et les successions sont de plus en plus compliquées", explique-t-il. D'ici 10 ans, un agriculteur sur quatre sera en retraite, ce qui représente 20% de terres agricoles à céder. Toutes ne seront toutefois pas récupérées par des agriculteurs.
Des terres grignotées par les villes
D'année en année, ces parcelles sont grignotées par les villes pour la construction de routes, de logements ou encore de jardins publics. Avec les promoteurs qui font grimper les enchères, les terres agricoles valent aujourd'hui de l'or : leur prix a doublé en 20 ans. "Quand on est dans des zones à forte affluence démographique, (...) le prix de ces terres est considérablement plus élevé que la terre agricole. Donc on peut avoir des pressions localement, pour qu'une terre qui était agricole devienne constructible, pour pouvoir gagner de l'argent à la vente", explique Coline Sovran, porte-parole de l'association "Terre de liens". De nombreuses terres sont également rachetées par de grandes fermes industrialisées, qui ne créent pas d'emploi.
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