Agriculture bio : la bouillie bordelaise pointée du doigt par l'UE
C'était jusqu'à présent l'un des pesticides les plus utilisés par l'agriculture bio. La bouillie bordelaise contient essentiellement du cuivre. Inquiète de l'accumulation de ce produit dans le sol, l'Union européenne veut réduire les doses autorisées à partir de vendredi 1er février. Certains agriculteurs disent pourtant ne pas pouvoir s'en passer.
C'est le pesticide quasi incontournable en bio. Du cuivre mélangé à de la chaux, la bouillie bordelaise permet aux viticulteurs de protéger leurs vignes contre le mildiou, un champignon qui provoque des dégâts considérables. Mais aujourd'hui l'Europe les oblige à en diminuer l'usage : de 6kg à 4kg par hectare et par an. Un non-sens pour Jacques Carroget, viticulteur bio : "C'est complètement indispensable sinon je serais obligé de mettre des produits de synthèse et je ne serais plus en bio, et moi je tiens à rester bio, c'est fondamental pour nous".
Aucune autre alternative naturelle contre le mildiou
Pour les chercheurs, il n'y a pas tellement de preuve de la toxicité du cuivre dans le sol, mais l'effet d'accumulation peut en surface avoir un impact sur la biodiversité. "On trouve beaucoup moins de vers de terre dans les zones qui sont très chargées en cuivre", illustre Denis Thiéry, directeur de recherche à l'INRA Bordeaux. Les quantités de cuivre utilisées se sont déjà considérablement réduites depuis un siècle. Il n'existe aujourd'hui aucune alternative naturelle contre le mildiou.
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