Cet article date de plus de cinq ans.

Vidéo Génération oubliée : des dizaines de contrats d'intérim pour une vie précaire

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Pièces à conviction. Des dizaines de contrats d'intérim pour une vie précaire
Pièces à conviction. Des dizaines de contrats d'intérim pour une vie précaire Pièces à conviction. Des dizaines de contrats d'intérim pour une vie précaire
Article rédigé par France 3
France Télévisions

Loin des grandes villes, les jeunes peu qualifiés n'ont souvent qu'un moyen d'échapper au chômage : le travail en intérim. Mais pour gagner leur vie, ils paient parfois le prix fort – comme Quentin dans cet extrait de "Pièces à conviction".

Quentin a 25 ans. A Sochaux, dans le Doubs, il est l'un des 2 000 intérimaires de PSA. L'usine que son grand-père vantait comme le plus gros employeur de la région est aujourd'hui pratiquement le seul. Et les ouvriers qui fabriquent les Peugeot, Citroën ou Opel sont aujourd'hui, pour moitié, des intérimaires comme lui. Souvent des jeunes (40% des intérimaires ont moins de 29 ans), pour qui c'est le seul moyen d'échapper au chômage. 

Chaque soir depuis trois ans, Quentin rentre chez sa mère, Florence, dans son village de 4 000 habitants situé à 15 kilomètres de l'usine, après avoir porté de lourdes charges toute la journée. Il a accepté de témoigner car il envisage d'arrêter de travailler pour PSA. 

Prime "Dimanche et jour férié" : 14,64 euros

Le jeune homme a montré aux journalistes de "Pièces à conviction" une pile de contrats dont la durée dépasse rarement cinq jours. Des dizaines de CDD, alors que la loi n'en autorise que deux en intérim... pour, au final, une vie très précaire puisqu'il dépend toujours de sa mère. Et ce n'est pas sa prime de... 14,64 euros pour son travail des jours fériés (pourtant payés à 270%) qui va faire grimper son salaire : "En travaillant tous les samedis plus les jours fériés, j'ai atteint la plus grosse paye : 1 550 euros. C'est pas assez…"

En tant qu'intérimaire, Quentin joue sa place pratiquement chaque semaine. En cas d'absence injustifiée en fin de semaine, il sait que "le lundi, c'est pas la peine de se repointer au travail". Une façon pour l’employeur, selon lui, de "faire comprendre qu'il y en a plein qui attendent derrière". "Il n'a aucune sécurité de l'emploi, souligne Florence, et il travaille pour des actionnaires qui gagnent énormément d'argent". Des conditions qui lui font "penser à l’esclavagisme". 

Extrait de "Loin des villes : génération oubliée", à voir dans "Pièces à conviction" le 20 novembre 2019.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.