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Vidéo Démissionner pour toucher le chômage : les bénéficiaires seront peu nombreux !

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Oeil du 20h. 07/03/2018
Oeil du 20h. 07/03/2018 Oeil du 20h. 07/03/2018
Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Le candidat Macron l’avait promis pendant la présidentielle : “Je veux que tous les 5 ans, tous les salariés puissent avoir le droit d’accéder également à ce droit au chômage s’ils décident de démissionner.” Démissionner et toucher le chômage pour tous les salariés, vraiment ? Combien seront concernés ? Pas tant que ça en fin de compte...

Chaque année, environ 1 million de salariés démissionnent de leur entreprise. Pourraient-ils bénéficier de la mesure promise par le président ? La plupart, non : ils ont démissionné pour un autre emploi, ils ne touchent donc pas le chômage.

Et les autres ? Selon l’Unédic, environ 160 000 démissionnaires sont inscrits à Pôle emploi et ne touchent pas d’indemnités. Bénéficieront-ils de la réforme du gouvernement ? Pas si simple.

De multiples conditions à remplir

Dans l'accord signé fin février par les syndicats et le patronat, voici les conditions à remplir : elles sont très restrictives. Le salarié devra d’abord justifier d’un “projet de reconversion nécessitant une formation qualifiante”. Ce projet, il faudra également qu’il soit “réel et sérieux” et “préalablement attesté par l’instance paritaire.” Et ce n’est pas tout ! Le démissionnaire devra aussi avoir travaillé de façon “ininterrompue” pendant au moins 5 ans.

“Cela concernera 35 000 bénéficiaires environ, assure Bruno Coquet, chercheur à l'Observatoir français des conjonctures économiques (OFCE). Ca ne peut pas être open bar pour tout le monde, où on irait chercher son argent à l’Unedic et démissionner comme ça sans avoir vraiment de projet. Ce n’est pas possible.”

Seulement 35 000 démissionnaires concernés

35 000 bénéficiaires seulement chaque année : des estimations reprises par la ministre du Travail elle-même. De toute façon, indemniser tous les démissionnaires, c’était beaucoup trop cher. “C’était une promesse non finançable, estime Jean-François Foucard, secrétaire national à la CFE-CGC et qui a participé aux négociations. Les premiers chiffrages allaient jusqu’à 14 milliards d’euros par an.”

Finalement la mesure ne coûtera que 100 à 200 millions d’euros la première année. Une goutte d’eau : c’est moins de 1% du total des allocations versées en 2016.

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