Réforme de l'assurance chômage : "Nous attaquerons les décrets devant le Conseil d'Etat", promet Force ouvrière

Le syndicat dénonce une réforme "d'une dureté sans précédent".
Article rédigé par franceinfo
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Le secrétaire confédéral FO chargé de l'emploi Michel Beaugas, le 13 décembre 2017. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

"Nous l'avons dit à la ministre du Travail la semaine dernière, nous attaquerons les décrets devant le Conseil d'Etat", promet dimanche 26 mai sur France Inter Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l'emploi. Dans la Tribune dimanche, Gabriel Attal confirme les pistes présentées cette semaine par la ministre du Travail, Catherine Vautrin, aux partenaires sociaux concernant l'assurance chômage.

Les règles d'indemnisation de l'assurance chômage seront durcies à compter du 1er décembre. Le gouvernement prévoit de réduire la durée d'indemnisation de 18 à 15 mois et de durcir une nouvelle fois les conditions d'accès à l'indemnisation : il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre 6 au cours des 24 derniers mois actuellement. "Il n'y a pas eu de concertations. Cette réforme est d'une dureté sans précédent. Il y a quelques surprises dans l'interview du ministre comme le passage de 18 à 15 mois, cela a été un non-dit avec la ministre du Travail", dénonce Michel Beaugas. 

Les seniors "tomberont dans la pauvreté"

Pour "débloquer les recrutements pour les seniors", le gouvernement crée un "bonus emploi senior" : il permettra de compléter pendant un an un salaire moins élevé que le précédent. Ce complément, versé par l'assurance chômage, permettra de compenser le manque à gagner pour les salaires jusqu'à 3 000 euros. "Ce complément de salaire promis par le gouvernement ne durera qu'un an", déplore le secrétaire confédéral FO chargé de l'emploi. Ainsi, poursuit-il, les seniors "tomberont dans la pauvreté. En tout cas, ils seront moins bien payés s'ils reprennent un emploi après 57 ans".

"C'est la cinquième réforme depuis que le président de la République a été élu. C'est d'une dureté sans précédent", répète le syndicaliste. Le Premier ministre Gabriel Attal explique dans la Tribune dimanche que l'objectif de cette nouvelle réforme de l'assurance chômage est d'"aller vers le plein-emploi". Mais Michel Beaugas assure que "ce n'est pas ça le but". Selon lui, le gouvernement "veut réduire la dette" et pour cela, "on va faire payer aux plus précaires de ce pays des économies pour pouvoir combler le fameux trou de la dette". Avec cette réforme, le gouvernement espère une économie de 3,6 milliards d'euros.

Cette réforme est d'autant plus injustifiée pour Michel Beaugas que "l'assurance chômage est en excédent". "Le gouvernement a pris un décret l'été dernier. Il prévoit de ponctionner sur les excédents assurance chômage jusqu'à 12 milliards d'euros d'ici à 2027. C'est ça la réalité : on empêche les gens d'être indemnisés ou on raccourcit la durée d'indemnisation. Ce sont des économies faites pour que le gouvernement puisse prélever sur les excédents de l'assurance chômage", argumente-t-il pour dénoncer ces nouvelles règles qui "pénaliseront surtout les jeunes et ceux en CDD récurrents ou en contrats courts".

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