Manifestations en Iran : la plus grosse révolte populaire depuis 2009
Depuis sept jours, l’Iran traverse une vague d’émeutes et de manifestations violentes. Descendu dans la rue pour dénoncer la situation économique du pays, le peuple iranien cible désormais le régime.
Depuis le 28 décembre dernier, des milliers d’Iraniens manifestent pour dénoncer la vie chère. C’est la hausse du prix des œufs et de l’essence qui a d’abord conduit le peuple à descendre dans la rue. Comme en témoigne cette Iranienne, « la vie est vraiment dure, les prix élevés nous étranglent. » En Iran, l’inflation s’élève aux alentours de 10% et le pays est frappé par un chômage très élevé. Les jeunes, surtout les jeunes diplômés, sont particulièrement touchés et c’est cette population que l’on retrouve majoritairement dans les contestations.
Des slogans anti-régime
Mais ces rassemblements débutés à Mashhad ont rapidement dépassé la question économique. Hassan Rohani, le président de la République islamique d’Iran, est devenu la principale cible des manifestants. Des slogans anti-régime ont été entendus et plusieurs bâtiments publics ont été attaqués. Cette vague d’émeutes est marquée par une centaine d’arrestations et des violences meurtrières. Une vingtaine de personnes a déjà été tuée.
Dimanche, Hassan Rohani avait appelé au calme : « Il convient de préciser clairement que nous sommes une nation libre et selon la constitution et conformément aux droits des citoyens, les gens sont absolument libres d’exprimer leurs critiques et même leurs protestations. » Pour contenir les manifestations, le gouvernement iranien a notamment limité l’accès à certaines messageries comme Telegram ou Instagram.
Des différences avec le grand mouvement de 2009
Cette révolte populaire est la plus importante depuis celle de 2009 contre la réélection de l’ex-président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Mais à la différence de celle-ci, les manifestations n’ont pas de leader et ne se concentrent pas seulement à Téhéran. De Mashhad, le mouvement s’est rapidement propagé à travers tout le pays et concerne à présent une quarantaine de villes, dont la capitale Téhéran mais aussi et surtout des villes de province touchées par les difficultés économiques.
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