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Covid-19 : des PME suspectées de fraude au chômage partiel

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Un document confidentiel de la Direction de l'inspection du travail de Seine-Saint-Denis répertorie une soixantaine de sociétés suspectées de fraude au chômage partiel.
Covid-19 : des PME suspectées de fraude au chômage partiel Un document confidentiel de la Direction de l'inspection du travail de Seine-Saint-Denis répertorie une soixantaine de sociétés suspectées de fraude au chômage partiel. (FRANCEINFO)
Article rédigé par franceinfo - Delphine Lopez, Xavier Deleu, Cat & Cie
France Télévisions

Un document confidentiel de la Direction de l'inspection du travail de Seine-Saint-Denis répertorie une soixantaine de sociétés suspectées de fraude au chômage partiel.

Le magazine Complément d'Enquête, diffusé sur France 2, s'est procuré un document confidentiel de la Direction de l'inspection du travail de Seine-Saint-Denis. Il répertorie une soixantaine de sociétés suspectées de fraude. Dans la colonne de gauche, figurent les sommes qu'elles ont déjà perçues du chômage partiel. Dans celle de droite, leurs nouvelles demandes.

Des petites PME listées

Dans la dernière colonne, il est indiqué pourquoi ces sociétés sont suspectées. Certaines sont radiées du registre du commerce, d'autres ne payent plus leurs cotisations sociales, ou encore n'ont pas d'employés. Dans cette liste de l'inspection du travail, seules des petites PME sont mentionnées. Parmi elles, une société de location de voitures prétend avoir dix salariés. Elle a obtenu plus de 44 000 euros de chômage partiel. Pourtant, elle est radiée du greffe. De plus, le chef d'entreprise a disparu sans laisser d'adresse.

Une autre société, une entreprise de menuiserie, qui ne paye plus de cotisations sociales depuis fin 2019, a pourtant déclaré dix salariés. Elle a touché 22 000 euros de chômage partiel et en réclame le double. Interrogé sur la raison pour laquelle il a touché cet argent, le gérant, un quinquagénaire, affirme : "Ils ont dit comme quoi on a le droit, comme quoi on avait le droit de toucher quelque chose, comme on avait perdu du travail." L'artisan explique que l'argent a été demandé pour indemniser cinq salariés. Il prétend avoir versé l'argent à ses ouvriers, mais au fil de la conversation, il n'est plus tout à fait sûr d'avoir eu des employés lors du premier confinement. Selon un inspecteur du travail, qui témoigne à visage caché, par manque de temps, de nombreux détournements ne seront jamais signalés à la justice, et l'argent ne sera sûrement jamais récupéré.

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