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Chômage, Fillon... Les signes qui font penser aux partisans de François Hollande qu'il peut se remettre en selle

Après une baisse record en septembre, le nombre de demandeurs d'emploi reflue encore au mois d'octobre. Suffisamment pour valider l'hypothèse d'une candidature de François Hollande ? Ses proches semblent y croire.

Article rédigé par Yaël Goosz, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
François Hollande doit annoncer dans les jours à venir s'il est ou non candidat à la primaire de la gauche (LIONEL BONAVENTURE / POOL)

"La bataille pour l'emploi est longue, mais elle porte ses fruits" Voilà comment François Hollande a réagi aux chiffres du chômage du mois d'octobre, annoncés jeudi 24 novembre. Ils marquent un léger reflux après la baisse record de septembre : le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A a reculé de 0,3% le mois dernier, soit 11 700 chômeurs de moins. Le chômage est à son plus bas niveau depuis deux ans.

Une statistique bienvenue pour le président, qui devrait annoncer dans les prochains jours s'il brigue un nouveau mandat. "Il n'a pas décidé, il peut encore renoncer, la phase de réflexion court jusqu'au 15 décembre", dit-on ce jeudi soir à l'Elysée. Mais ce que l'on dit aussi, c'est que "si le chômage avait augmenté en octobre, il n'aurait plus été en capacité d'être candidat".

Chômage : deux promesses tenues, selon les hollandais

Dans les cercles hollandais, on prend beaucoup moins de pincettes : pour beaucoup, c'est un feu vert. "Il coche deux cases d'un coup", dit un proche. L'inversion de la courbe du chômage, et l'emploi des jeunes.

L'inversion de la courbe, d'abord, une expression qui lui a fait tant de mal, mais qui devient une réalité statistique : depuis le début de l'année, le nombre de chômeurs a baissé. C'est toujours insuffisant, mais ça baisse, ce n'était donc pas une promesse en bois, avancent les hollandais ! 

L'emploi des jeunes, ensuite. Un chiffre renvoit à la campagne de 2012 : le nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans est inférieur à ce qu'il était en 2012. Voilà qui corrobore ce que François Hollande promettait au Bourget en 2012 : "Mon engagement, que la génération qui arrive vive mieux que celle d'avant". Peu importe si tout cela est aussi la conséquence d'un énorme plan de formation, c'est le résultat qui compte. Et politiquement, sur ce créneau, le voyant passe au vert.

Fillon : un clivage gauche-droite réactivé

Il y a un autre voyant qui verdit sur le tableau de bord de François Hollande,
c'est la perspective d'un affrontement gauche-droite puissant, face à la "divine surprise" Fillon, comme dit l'un de ses amis. La social-démocratie contre Margaret Thatcher, la casse du service public et l'injustice fiscale. François Fillon, c'est la droite Manif pour Tous, celle-là même qui avait permis à François Hollande d'être au firmament de sa popularité avec la loi Taubira.

Valls : un concurrent contraint à la loyauté

Dans ces conditions, on voit mal comment Manuel Valls pourrait contrer le "maître des horloges". Il a beau multiplier les tribunes, gauchir son discours, regretter la mondialisation sauvage, le Premier ministre doit patienter, ronger son frein,
sinon il apparaîtra encore plus traître qu'Emmanuel Macron. L'un de ses soutiens peste en coulisses : "Tout est possible, y compris un affrontement Valls-Hollande dans la primaire !" L'hypothèse paraît folle, elle est surtout le signe d'une ultime crispation avant l'atterrissage de François Hollande.

Chez les proches du président de la République, la question n'est plus de savoir quand il sera candidat, mais comment. Un 20 heures, un message sur Facebook ou une visite de terrain à la Jacques Chirac ? Un vent d'enthousiasme souffle sur la Hollandie. Duflot et Sarkozy ont été décapités dans la primaire ? François Hollande, "Monsieur 3%", y oppose systématiquement une devise optimiste : "En politique, rien ne se passe jamais comme prévu".

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