Même assouplie, la réforme de l’assurance chômage obligera les chômeurs à se serrer la ceinture, selon les syndicats. En cause, le nouveau calcul des allocations dès juillet 2021 : pour quatre allocataires sur dix, soit 830 000 personnes, les indemnités devraient baisser de 22 % en moyenne. "Ça fait une baisse extrêmement importante pour certains chômeurs, quand on voit les difficultés actuelles et la montée de la précarité, ce n’est certainement pas le moment de baisser les droits de chômeurs", estime Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT. Selon la ministre du Travail, Élisabeth Borne, les demandeurs d’emploi ne seront pas lésés, car un plancher limitera la baisse, et les allocations seront versées plus longtemps. Ouverture des droits durciePar ailleurs, l’ouverture des droits aux nouveaux chômeurs sera durcie en octobre prochain. Pour être indemnisé, il faudra travailler six mois sur les deux dernières années, contre quatre mois actuellement. Les allocations deviennent également dégressives pour les hauts revenus à partir du 7ème mois et non du 9ème. Des mesures qui entreront en vigueur si le chômage baisse et si les embauches augmentent. Pourquoi le gouvernement tient-il à cette réforme ? Pour la journaliste Alexandra Bensaïd, il s’agit d’une manœuvre politique. "Emmanuel Macron enfile son costume de réformateur. À l’heure de faire le bilan de son quinquennat, l’assurance chômage sera une case de cochée qui, politiquement, ne coûte pas grand-chose", explique-t-elle sur le plateau du 20 Heures de France 2, mardi 2 mars.