"Tout est effort" : pour 9 personnes en situation de handicap sur 10, la situation s'est dégradée
Deux ans après l'élection d'Emmanuel Macron, malgré les promesses, la prise en compte du handicap ne s'améliore pas. C'est ce que révèle le 2e baromètre France handicap de la confiance, réalisé avec l'Ifop.
À 23 ans, Alexandre vit dans un foyer médico-social. Dans son fauteuil, il lui arrive d'emprunter les transports en commun parisiens, sauf le métro, dont une seule ligne est accessible aux personnes en situation de handicap. "Quand je vais chez ma mère, je dois aller dans une gare RER. Il faut qu'un agent RATP appelle la gare où je me rends et se renseigne sur les ascenceurs pour savoir s'ils sont en panne ou pas. On est souvent obligé de faire de grands détours", raconte Alexandre.
Promesses non tenues
Les personnes en situation de handicap et leurs proches se sont exprimées du 1er au 23 mars 2019 via le baromètre APF France handicap de la confiance réalisé avec l'Ifop. Le constat est sévère. Concernant l'accessibilité par exemple, ils sont 87% à déclarer ne pas avoir confiance dans la politique du gouvernement pour améliorer l'accès aux lieux publics et aux transports.
Quand il y a une marche de cinq centimètres devant une pharmacie, on est obligé de nous servir sur le trottoir.
Alexandre, 23 ansà franceinfo
Alors qu'Emmanuel Macron avait annoncé qu'il ferait du handicap une priorité, 43% des personnes interrogées estiment que leur situation s'est dégradée par rapport au précédent quinquennat. 51% trouvent qu'elle n'a pas évolué (et 6% seulement disent qu'elle s'est améliorée). Le niveau des ressources est la première préoccupation, devant l'accès à l'emploi, aux transports et au logement.
Côté professionnel, "il reste encore beaucoup à faire"
"Tout est effort", c'est comme cela que Simon résume sa condition. Infirme moteur cérébral, il a réussi à décrocher un BTS d'assistant de direction puis un emploi chez EDF. Selon lui, les entreprises ont un peu progressé dans la prise en charge du handicap mais il reste encore beaucoup à faire notamment sur l'aménagement des postes ou encore sur les objectifs de travail : "On est souvent montré du doigt parce que pas assez rapide, pas assez productif", confie-t-il.
Impliqué au sein de l'APF France handicap, Simon participera à l'arrivée à Paris, mardi 14 mai, de la caravane lancée par l'association. Le but est d'interpeller les pouvoirs publics sur ces droits fondamentaux rendus difficilement accessibles aux personnes en situation de handicap.
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