: Vidéo "Cash Investigation". L'impact de la commande vocale sur la santé des salariés
Une chercheuse de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a étudié les effets de la commande vocale sur le physique et le mental de travailleurs de la grande distribution soumis à de très fortes cadences de travail… Extrait du magazine "Cash Investigation" du 26 septembre.
Pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a étudié à la loupe l’impact de la commande vocale sur les salariés. Ce système est notamment mis en place depuis une dizaine d’années dans la grande distribution, comme l’a filmé chez Lidl, en caméra cachée, le magazine "Cash Investigation" (Facebook, Twitter, #@cashinvestigati).
La chercheuse Virginie Govaere a elle aussi filmé cette mutation technologique pour l’étudier. Elle a tout mesuré, jusqu’au nombre de mots prononcés par les préparateurs de commandes. Elle a compté 3 600 OK dans une journée et parle dans son étude d’un "sentiment de déshumanisation du travail" et d’un "effet de robotisation".
"On est des bras et on suit la machine"
Quel est l’intérêt de cette méthode de travail pour les entreprises ? "Globalement, on est sur 15% d’augmentation de productivité, ce qui est important, affirme-t-elle. Avec un casque et un micro, vous ne pouvez pas parler dans l’entrepôt avec vos collègues. Il y a une sorte d’enfermement dans une bulle qui explique aussi en partie cette augmentation de la cadence."
Pour la chercheuse de l’INRS, "on ne pense plus à son corps ou à sa tâche. On enchaîne des instructions et on enchaîne des réponses à ces instructions". Virginie Govaere précise que ''la notion de robot est souvent évoquée parce qu’ils se disent que finalement, 'on est des bras et on suit la machine'…"
Extrait de "Travail, ton univers impitoyable", une enquête de Sophie Le Gall diffusée le mardi 26 septembre 2017.
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