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Plan vélo : "À partir du moment où les collectivités montreront l'exemple, très vite les entreprises suivront"

Christophe Béchu, maire d'Angers (Maine-et-Loire), a expliqué, vendredi sur franceinfo, que favoriser les déplacements à vélo avait un impact sur l'épanouissement et la santé des salariés.

Article rédigé par franceinfo
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Deux cyclistes sur une piste cyclable des quais de Seine à Paris, le 4 septembre 2017. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le gouvernement dévoile, vendredi 14 septembre, un plan pour promouvoir le vélo, avec notamment la création d'un forfait mobilité de 200 euros pour l'ensemble des agents de l'État à partir de 2020. Une mesure déjà mise en place à Angers (Maine-et-Loire), où le plan vélo sera d'ailleurs annoncé cet après-midi. Selon le maire d'Angers et président d'Angers Loire Métropole Christophe Béchu (ex-LR), le vélo permet "un retour sur investissement" à plusieurs niveaux.

franceinfo : Vous appliquez dans votre ville le forfait mobilité pour les agents publics. Est-ce que cela fonctionne ?

Christophe Béchu : Cela fonctionne très bien, même si cela ne fait que quelques mois que cette mesure est en place. On a déjà plus de 5% des agents de la collectivité qui ont décidé de solliciter cette indemnité kilométrique vélo (IKV). Une part d'entre eux parce qu'ils venaient déjà à vélo au travail et d'autres parce que cela a été, certainement, un élément déclencheur pour passer à l'usage du vélo pour venir travailler. Il s'agit d'une indemnité plafonnée à 200 euros par an et qui est modulée selon le temps pendant lequel vous venez à vélo au travail.

Quels sont les avantages à venir à vélo au travail ?

Il y a d'abord des avantages personnels et la démonstration qu'un peu d'activité physique est bonne pour la santé n'est plus à faire. Pour la collectivité, cela permet d'avoir des agents dont on se dit qu'ils seront en bonne forme. Les études montrent que ceux qui font du vélo de manière régulière sont moins souvent malades.

Il y a un retour sur investissement à la fois sur l'épanouissement et la santé des salariés, mais potentiellement aussi sur le plan des deniers publics.

Christophe Béchu

à franceinfo

Cela peut même être une source d'économies, parce que si cela peut nous permettre, à terme, de réduire le nombre de places de stationnement pour nos agents, de libérer de l'espace public, de faire en sorte peut-être même de limiter certains véhicules de service.

En revanche, le plan vélo du gouvernement n'oblige pas les entreprises privées à verser cette indemnité kilométrique vélo. Est-ce dommage ?

Je crois que dans ce domaine, à partir du moment où l'État et les collectivités montreront l'exemple, très vite les entreprises suivront. Rien qu'à Angers, dans les semaines qui ont suivi l'annonce par la ville de la mise en place de cette IKV, six entreprises ont annoncé qu'elles rejoignaient le mouvement, de manière totalement libre et avant même l'annonce du plan de cet après-midi qui devrait encore faciliter les démarches. Je crois vraiment aux vertus de l'exemplarité.

Le problème, c'est que les trajets à vélo sont encore souvent des parcours d'obstacles en ville. Comment adapte-t-on une ville aux cyclistes ?

C'est évidemment un des sujets les plus complexes. Pour être clair, il faut un état d'esprit qui fait que, dans tous les aménagements, on intègre la problématique des déplacements cyclables. Et il faut tout un volet de sensibilisation parce que quand vous avez, par exemple, des zones réservées aux vélos devant les feux rouges, si les voitures viennent jusqu'à la limite du feu, cela ne sert à rien d'avoir matérialisé sur la chaussée l'espace qui permet aux vélos de pouvoir redémarrer dans de bonnes conditions au feu vert. De même pour les pistes cyclables, si les voitures empiètent dessus de manière systématique, cela annihile une partie des efforts. Il y a donc un travail de sensibilisation et d'éducation à faire.

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