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Arrêts de travail : un syndicat de médecins généralistes dénonce les "méthodes" et le "harcèlement" de l'assurance-maladie

Selon MG France, les généralistes sont "la cible d'un harcèlement croissant de la part de l'assurance-maladie" pour contrôler les prescriptions d'arrêts de travail. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un avis d'arrêt de travail en 2015.   (ALLILI MOURAD/SIPA)

Ils en sont malades. Les praticiens fustigent "les méthodes" et "un harcèlement croissant" de la part de l'assurance-maladie. MG France, le premier syndicat de médecins généralistes libéraux, a vivement critiqué les contrôles des prescriptions d'arrêts de travail réalisés par l'assurance-maladie, vendredi 21 juillet. 

Les médecins généralistes sont "la cible d'un harcèlement croissant de la part de l'assurance-maladie", s'indigne le syndicat, qui évoque une multiplication des procédures de contrôle des prescriptions "depuis des mois" en région. En Rhône-Alpes, "1 200 médecins sur 5 000 ont reçu un courrier" questionnant leurs pratiques, a indiqué Claude Leicher, le président du syndicat, défendant des médecins "épuisés" et "déstabilisés".

Les arrêts de travail sont un "outil indispensable dans un monde professionnel de plus en plus dur", et font partie de "l'arsenal thérapeutique du médecin", a réaffirmé MG France dans un communiqué

"Absurdité" des procédures

Selon le syndicat, les "méthodes" de l'assurance-maladie "ne s'intéressent ni aux motifs" justifiant les arrêts, "ni même au fait que" les arrêts de longue durée – cancer, dépression sévère – sont "parfois déjà validés" par les médecins-conseil employés par les caisses. "Seul le nombre total de jours d'arrêts prescrits par le médecin" est pris en compte, "dès lors qu'il déroge à des moyennes statistiques", dénonce le syndicat. MG France condamne "l'absurdité" de ces procédures, qui incitent des médecins à "renvoyer" leurs patients les plus lourds vers des confrères "pour alléger" leurs chiffres.

Dans son communiqué, le syndicat demande aux "pouvoirs publics" de trancher. Soit ils "délivrent" les praticiens de "cette pression injuste", soit "ils décident de confier" la prescription d'arrêts de travail "aux médecins-conseil des caisses", alerte MG France. S'ils ne le font pas, le syndicat souhaite que les médecins se protègent "en demandant systématiquement au médecin-conseil d'examiner chaque patient" pour les arrêts supérieurs à une semaine. 

Au moins 16 000 généralistes "accompagnés"

L'assurance-maladie a renforcé en 2015 "l'accompagnement" des médecins prescrivant beaucoup d'arrêts par rapport à leurs confères locaux, à travers des entretiens avec les médecins-conseil. L'organisme de Sécurité sociale compte économiser 100 millions d'euros sur les indemnités journalières en 2018. 

Plus de 16 000 généralistes ont ainsi été "accompagnés". Les procédures de mise sous objectif, voire de mise sous accord préalable (MSAP) ont concerné environ 500 médecins en 2015, selon l'assurance-maladie. 

En 2015, 7,9 millions d'arrêts ont été remboursés, dont 6,9 millions au titre de la maladie, pour un montant total de près de neuf milliards d'euros.

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