Retraites : ces erreurs de calcul qui pénalisent les assurés
La Cour des comptes a relevé que certaines pensions étaient sous-évaluées. Les erreurs de calcul concerneraient un retraité sur sept.
À Paris, une femme de 84 ans vit toujours dans le petit appartement où elle a élevé son fils Georges. À la mort de son mari, en octobre 2018, elle a cru devoir le quitter, faute de pouvoir payer son loyer. Elle a droit à une pension de réversion mais a dû batailler pendant près de deux ans, durant lesquels elle n’a rien touché. "Rien à faire, confie-t-elle. C’est un mur, vous êtes invisible." Comme elle, des milliers de retraités ne percevraient pas leur dû. Selon la Cour des comptes, plus d’une pension sur sept comportait en 2019 une erreur de calcul. Dans 62% des cas, c’est en défaveur des assurés. Leur manque à gagner s’élèverait en moyenne à 554 euros par an.
Parcours du combattant
Pour Georges, son fils, les échanges avec la caisse de retraite ont vite tourné à l’absurde. Après avoir demandé pourquoi la pension de sa mère n’était toujours pas versée un an après le décès de son mari, il reçoit une réponse lui indiquant que tout sera mis en œuvre pour lui répondre "sous trente jours ouvrés". Il recevra cette lettre 79 fois. C’est finalement le ministère de la Santé, qu’il contacte par la suite, qui débloquera la situation. "Il y a des tas de vieux qui n’ont pas d’enfant, qui renoncent, qui dépriment et je voudrais que ça s’arrête, on ne peut pas les laisser crever comme ça", dit-il. Après 18 mois, sa mère a enfin reçu une lettre d’excuses de la caisse de retraite, et a touché sa pension.
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