Report des réformes des retraites et de l'assurance-chômage : "La démarche la plus logique et la plus prudente" pour Raymond Soubie
Invité de franceinfo ce vendredi, Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, a estimé que le report à 2021 des discussions sur la réforme des retraites et de l'assurance chômage répondait a une demande "unanime des partenaires sociaux".
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé vendredi 17 juillet que la réforme des retraites, ainsi que celle de l'assurance-chômage, étaient reportées à 2021. "C'était la démarche la plus logique et surtout la plus prudente, ainsi qu'une demande unanime des partenaires sociaux", a expliqué ce vendredi sur franceinfo Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy.
"Le Premier ministre a cédé sur le décalage puisqu'il a reporté au 1er janvier. Mais il y a toujours le point de fond, c'est-à-dire que pour les syndicats, le texte tel qu'il est ne convient pas. Là-dessus , le Premier ministre est resté un peu dans le clair-obscur."
Un "retour en force des partenaires sociaux"
Pour Raymond Soubie, la réforme des retraites "peut tout à fait voir le jour" : "Pendant le temps durant lequel elle est reportée, il est tout à fait possible de faire des retouches au projet initial. Ce qui d'ailleurs, à mon avis, va être demandé par les partenaires sociaux. Il y a un premier chantier qu'est la réforme systémique et deuxième chantier qui est le sujet financier. Le Premier ministre ne veut pas les mélanger, alors qu'en janvier, ils étaient intimement mêlés à la volonté du Premier ministre de l'époque [Edouard Philippe]. Le deuxième point, une évidence, c'est que le déficit dont on parle aujourd'hui est de l'ordre de 30 milliards d'euros, alors qu'au départ, c'était 4 milliards d'euros en 2020. L'essentiel est dû non pas du tout à des problèmes structurels, des déficits des retraites, mais simplement au fait que les recettes se sont effondrées comme elles se sont effondrées pour tous les régimes sociaux et pour le régime de l'Etat."
L'ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy ajoute qu'il y a, avec ce report, "un retour en force des partenaires sociaux", mais que "sur le fond du sujet du déficit que nous avons là, c'est un problème de finances publiques. Et là, ce que le gouvernement va sans doute faire pour cette partie et la majeure partie des 30 milliards d'euros, c'est de l'ajouter à la dette."
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